Les frettes ou touches, sont les parties surélevées situées le long de la touche d'une guitare, ( basse, cithare etc ). La frette empêche le contacte entre la corde et la touche, elles jouent le même rôle que le sillet sur les cordes à vide, réduit l'amortissement dû à la friction et permet à la note de continuer à sonner clairement après avoir été pincée. Il existe des frettes fixes et des frettes mobiles. Les frettes fixes, généralement en métal incrusté dans le bois du manche étaient utilisée au XVI ème siècle sur le cistre. La guitare et la mandoline les ont adoptées à partir de la fin du XVIII ème siècle ; elles comportaient jusqu'alors des frettes composées de fines cordes en boyau décroissait de la première à la dernière et qui entouraient le manche et la touche avec un noeud spécial pour permettre d'en ajuster la position. Le luth possède encore des frettes en boyau, ainsi que la viole, qui est pratiquement le seul instrument à archet muni de frettes.
Sur certains instruments anciens et instruments populaires ou traditionnels, les frettes ne donnent qu'une gamme diatonique ( comme le Dulcimer des Appalaches ). Dans les autres cas, elles respectent une disposition chromatique ( les 12 notes ) ;la première frettes correspond au demi-ton au-dessus de la corde à vide et la douzième frette ( l'octave de la corde à vide ) se situe à mi chemin entre le sillet et le chevalet pour diviser la corde en deux ( la proportion d'une octave est de 2:1 ).

Autrefois on avait coutume de placer les principales frettes diatoniques du luth par simples fractions de la corde à vide : en considérant une corde accordée sur « ut » ( Do ) la frette du Ré était placée à 1/9 de la longueur totale de la corde à partir du sillet ; la frette de Fa au quart, la frette de Sol au tiers etc...Les demi-tons étaient ensuite placés de visu.
Les frettes fixes ( chromatiques, comme sur toutes les guitares modernes ) sont placée selon un tempérament égal pour les demi-tons successifs de la gamme chromatique ascendante, la longueur de la corde vibrante ( du sillet au chevalet ) diminue dans la proportion de 1 pour 122 ( 1,05946 ). Cette proportion est proche de 17 à 18 par demi-ton, ou 1-1/18 d'où la « règle des 18 » découverte en 1581 par Galilée et largement utilisée depuis pour placer les frettes sur les instruments. La corde à vide est divisée par 18 pour trouver la distance qui sépare la première frette du sillet, on divise ensuite la différence par 18 pour placer la deuxième frette etc.. Si l'on suit exactement cette méthode, la douzième frette ( l'octave de la corde à vide ) se situe au delà du milieu de la corde ( du diapason ), pour respecter le tempérament égal strict il faudrait appliquer 17,817 et non 18.

Le nombre de frettes sur un instrument varie de 7 à 26 ( sept frettes en boyau sur les luths et les violes, instruments dont le manche n'est pas assez long pour en recevoir d'avantage - bien que le luth possède parfois quelques frettes supplémentaires en bois collées sur la table ). Les instruments qui comportent le plus grand nombre de frettes sont les instruments qui ont un manche assez long pour les fixer ( frettes fixes comme sur le banjo, frettes mobiles en boyau ou en fil métallique fin comme sur de nombreux instruments asiatiques ) et ceux dont la touche déborde sur la table, comme la majorité des instruments actuels, notamment le cistre.
Les frettes modernes sont en fil métallique profilé en « T » : la tige du « T » entre dans le bois et le haut vient aplanir le tout.