Les personnages de Gibson

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Logo Gibson
 
  • Orville H. Gibson 1856 - 1918

Orville H. Gibson est né en 1856 à Chateaugay à New York. Sa famille était d'origine anglaise et, après avoir émigré, son père, John Gibson s'installa aux Etats-Unis à proximité de New-York. Orville se retrouva par la suite dans l'état du Michigan, plus exactement au Kalamazoo, employé chez un marchand de chaussures. Déjà, à cette époque, son passe temps favori consistait à travailler le bois et, très rapidement, il s'assigna comme objectif d'améliorer la qualité des mandolines, instrument alors très en vogue. Il souhaitait notamment réaliser une mandoline en appliquant les principes définis par Stadivarius dans la facture des violons avec la table et le fond galbés et massifs.
Ses premiers modèles furent ainsi conçus à la fin des années 1870, entièrement à la main, à l'aide des seuls outils dont il avait l'habitude de se servir pour le travail du bois. Sur le plan de l'approvisionnement en matières premières, Orville Gibson avait une nette préférence pour tous les vieux meubles qu'il pouvait trouver et dont il appréciait la qualité ainsi que le faible taux d'humidité.
Les différentes pièces réalisées par Orville Gibson ne tardèrent pas à trouver acquéreurs, compte tenu de leur qualité et de leur originalité. En fait, chaque modèle était différent du précédent car Orville essayait évidement de progresser dans la fabrication de mandolines, puis de guitares, avec des principes régissant jusqu'alors la facture des violons.
Un peu plus tard, le succès aidant, il délaissa définitivement ses activités d'employé vers 1894 pour s'installer à son compte dans un  atelier de lutherie. Il se mit alors à travailler de façon continue sur deux ou trois instruments à la fois, guitare et mandoline. Sa production était certes alors importante, mais elle demeurait parfaitement artisanale. En outre, comme précédemment, il était bien rare que deux modèles soient rigoureusement identiques, et ce d'autant plus qu'il en fabriquait le plus souvent sur commande spéciale.
Les instruments d'Orville Gibson, outre leur conception innovatrice pour l'époque, se caractérisaient par une finition très raffinée comportant notamment de superbe incrustations en nacre. Il convient de noter que les guitares d'Orville Gibson possédaient une taille inhabituelle pour la période en question, étant bien plus large qu'une « Martin » ou qu'une «Washburn» (eh oui déjà !). En outre la plupart de ses instruments étaient pourvus d'un manche creux destiné à favoriser la résonance.
En 1889, l'atelier d'Orville Gibson était installé au 104, East Man Street Kalamazoo et sa réputation ne cessait de grandir à tel point qu'un groupe d'hommes d'affaires locaux lui proposa de former une société qui,  tout en augmentant sa capacité de production, et lui permettrait ainsi d'élargir sa clientèle et d'améliorer la diffusion des instruments réalisés selon ses principes.
Orville accepta l'offre que lui firent : Sylvio Reams, Lewis A. Williams, Leroy Hornbeck, Smauel H. Van Horn, et John W. Adams.

 
Et c'est ainsi qu'en 1902 la « Gibson Mandolin Guitar Manufacturing Compagny Ltd » vit le jour !
 


John Adams en étai le président (et d'ailleurs devait le rester jusqu'en 1944) tandis que Sylvio Reams était directeur de la production et Lewis Williams responsable entre autres, de la publicité et, notamment de nombreux slogans qui furent utilisés au début du siècle pour promouvoir la marque. Lewis williams allait prendre également  une place importante dans le développement  de certaines idées en matière d'acoustique.
Quand à Orville Gibson, Il lui fallait, aux termes de son contrat, enseigner aux 13 employés de sa nouvelle société, ses méthodes et son savoir-faire du point de vue lutherie, et ce, pendant au moins deux années. En outre, il devait naturellement continuer à concevoir de nouveaux modèles.
En 1906, le capital de la société fut porté de 12'000 $ à 40'000 $, et elle prit le nom de «Gibson Mandolin Guitar Compagny» en s'installant au 116, East Exchange Place à Kalamazoo. Le début du 20e siècle allait se révéler propice au rayonnement des mandolines et les orchestres centrés sur cet instrument étaient alors « légions ». Bien entendu, les modèles de mandoline « A » et « F » ainsi d'ailleurs que les «Mandolas» et les «Mando-Cellos» y trouvèrent un excellent débouché qui contribua fortement au développement de la marque.
En 1911, la société Gibson déménagea pour s'établir au 523 East Harrisson Court, et en fait, peu après, elle procéda à l'achat d'un terrain situé sur Parsons Street, où la construction d'une nouvelle usine commença en 1916.
Entre temps, le 12 avril 1915, la « Gibson Mandolin Guitar Compagny » avait conclu avec Orville Gibson un nouvel accord lui permettant de fabriquer des instruments portant le nom de « Gibson », en échange du versement d'une royauté à vie. En fait, cette décision peut s'expliquer par la santé déclinante de Orville Gibson qui allait s'éteindre peu après.

 
Orville Gibson mourut le 19 Août 1918 à Ogdenbourg...
 

Le créateur disparaît, mais le nom était déjà promis à une plus grande gloire. On range les inventions de Gibson aux côté des guitares à table plane « Flat-top » de C.F. Martin, des mandolines de la famille Vinaccia, des guitares classiques d'Antonio de Torre et des violons d'Antonio Stradivarius, mais Orville ne donne pas seulement dans le perfectionnement d'instruments déjà existants, il crée !
Les mandolines "A" et "F
" d'Orville Gibson sont d'ailleurs devenues des standards. Mais son idée révolutionnaire consiste en un instrument qui se rapproche du violon de par sa table d'harmonie et de son dos bombé ( En un peu plus plat que les violons ).
Orville dote ses mandolines et ses guitares de ce trait, et envisage des éclisses ( Woodrims ) sciées à partir d'un bloc solide plutôt que constituées de minces bandes pliées. Seul son brevet datant du 1er Fevrier 1898 ( No 598'245 ) présente une mandoline de forme ovale, avec un corps en forme de poire, un fond et une table profondément arquées, ainsi que deux éclisses débitées d'un seul morceau de bois. Orville condamne en effet le fait que les mandolines soient faites en trois parties différentes, et souhaite limiter les attaches de façon à optimiser la résonance. De plus, il désir respecter le grain du bois, et laisser les veines dans la position qu'elles occupaient quand le bois était encore un arbre. Sur le brevet, le manche rejoint le corps à la 7ème case mais l'étroitesse de la partie supérieure du corps permet de jouer sur la partie commune. Une autre particularité est le manche en partie creusé qui produit une caisse de résonance totale. Orville semble passionné par cette prolongation de la cavité . Ses premières mandolines ( en forme de lyre ) finissent d'ailleurs par deux « cornes » ( creuses ), qui deviennent, avec le nouveau siècle des volutes ( scroll ), qui sont depuis la marque de fabrique des mandolines Gibson. Orville fait ensuite des tests au niveau de la table d'harmonie et du fond : il taille en deux « faces » de la guitare d'une épaisseur graduelle ( pus épaisse au centre et de plus en plus fines sur les bords ) s'inspirant encore une fois de la famille des violons. Mais les guitares aux ouïes en forme de « ƒ », semblables à celles des violons, ne feront leur apparition que des années après sa mort  en 1918. L'ouïe est toujours ovale, et la plaque de protection ( pick-guard ) toujours positionnée symétriquement de part et d'autre des cordes. Etait-ce pour des raisons purement esthétiques, ou pour permettre une inversion en gaucher ? Car notons qu'Orville, qui est à l'origine de millions d'instruments pour droitiers était lui-même.... gaucher. Une caractéristique jugée rédhibitoire pour un luthier, par un certain nombre de gens dans la profession. Une autre anecdote maintenant : comme il était difficile de scier les larges rondins de bois. ses matériaux premiers étais des meubles anciens, où le bois se présentait dans une taille appropriée. Ainsi Orville recherchait en priorité du mobilier en Noyer et en érable. Enfin outre l'innovation, la première ligne Gibson est caractérisée par la diversité puisque le luthier des mandolines, des ténors ( ou « mandoles » accordés une octave en-dessous du soprano ) des mandocelles ( accordés comme un violoncelle à l'octave grave de l'alto )ainsi que des guitares, des guitare-harpes, tout en variant l'ornementation. Exemple, la mandoline « F-style » est disponible en F, F-2, F-3 et F-4 qui en est la déclinaison la plus élégante.

  • Ted Mc Hugh 
Entre 1920 et 1922, Gibson introduit une modification majeure qui est encore de mise sur les instruments actuels par la personne de Ted Mc Hugh. Le renfort du manche par une barre de tension réglable (truss-rod) était né, et l'équivalent pour le banjo : le système à tirant ajustable par tige filetée : Lorsque l'instrument est accordé, une charge de flexion est exercée sur le manche, le tirant est conçu pour compenser cette charge et contribue à assurer la rectitude du manche. L'inventeur de ces trouvailles est un ébéniste d'une soixantaine d'années, ancien collaborateur d'Orville Gibson et ami, même si il n'a pas fait partie de la firme dès ses débuts (mais 5 ans plus tard, après avoir été luthier à son compte, mais avec moins de succès qu'Orville, puis employé sur un chantier navale). On a coutume de dire qu'à travers lui, la firme à maintenu l'esprit d'Orville après le départ de ce dernier. Car Ted Mc Hugh ne quitte plus Gibson, après avoir commencé comme sous chef de l'usine, il est devenu chef de l'usine en 1915, puis chercheur en 1920. Sa petite fille dit de lui : "A l'époque où Orville travaillait encore dans l'entreprise, Ted a surement été la personne à laquelle il s'adressait quand il avait besoin de conseilles sur le travail du bois". Son petit fils Jack Harvey se souviens lui des visites à son aïeul : "Dans son bureau, il y avait des tonnes de dessins et de plans. Des artistes Américains et Européens venaient à Kalamazoo rencontrer mon grand-père, il mesurait leurs mains car beaucoup d'entre eux déploraient de les avoir trop petites pour les manches des guitares Gibson". Ainsi on peut considérer les mesures de Ted Mc Hugh comme un premier pas vers les guitare de différentes tailles ( 1/2 1/4 1/8 ) qui seraient produite par Gibson à la fin des années '30.
 
  • Lloyd A. Loar 

lloyd_allayre_loar Après la première guerre mondiale, Gibson connaît une période difficile, le secrétaire et directeur général meurt en janvier 1917, laissant place à Lewis Williams, un membre fondateur qui se révèle moins doué au poste de directeur général qu'à celui de directeur des ventes. Avec les effets de la guerre sur l'économie, et la montée du banjo ténor au détriment de la mandoline en chute libre, les ventes de Gibson s'effondrent et place la compagnie dans une situation perieuse et inédite pour Gibson, car à ce moment la compagnie n'a aucuns produit qui puisse s'adapter à la demande actuelle, voir la susciter. Les Banjos lancés en 1918 ne sauvent pas la mise, ni même l'introduction du chevalet à taille ajustable et du système à tirant ajustable en 1922. Au début de l'année 1923 William Loar  rassure un groupe d'actionnaires soucieux du bien-fondé de sa nouvelle gamme « Master Model », qui pourrait selon lui, faire revenir les mandolines sur le devant de la scène. Et il aurait eut raison si la qualité avait été le seul facteur déterminant, car les nouveaux instruments sont vraiment autrement meilleurs que leurs prédécesseurs.
 Ses mandolines F-5, sa mandole H-5, mandoloncelle K-5 et sa guitare, la L-5 font la différence. Elles présentent des ouïes en " ƒ ", des manches plus longs et plus commodes, des tables d'harmonies et des fonds bombés mais surtout d'une largeur progressive, épais au centre et plus minces en périphérique ( une idée d'Orville Gibson ) pour une meilleure distribution centrifuge de l'énergie (qui part du centre où est placé le chevalet) les caisses de résonances sont aussi revues.

En fait sa contribution majeure tient à l'accordage de l'instrument, un accordage qui ne se limite pas aux cordes mais à tous les composants de l'instrument réglés façon à ce que l'ensemble fonctionne comme un système acoustique qui produise la meilleure tonalité possible. De ce point de vue, toutes les parties de l'instrument sont calibrées et révisées par rapport au « La ». L'instrument assemblé, ses cordes accordées en « La », toutes les parties de l'instrument doivent répondre harmonieusement à l'énergie infligée aux cordes ( sans dissonances ).
Les ouïes en " ƒ " sont donc percées une fois l'instrument assemblé, de façon à parfaire cette homogénéité ( car une fois taillées, elle ne pourraient être rétrécies, seul l'élargissement est possible. Selon la tonalité de la caisse de résonance elle sont agrandies. Et puisque le réglage d'une partie en affecte une autre, on peut imaginer les heures de recherche qu'il a fallu pour la conception des « Gibson Master Models ».
 Comme preuve finale, Loar fait apposer sa signature sur une étiquette à l'intérieur de la caisse de résonance sur laquelle il est écrit : « La table d'harmonie, le fond, le chevalet et la caisse de résonance ont été testés, réglés, et l'instrument assemblé a été joué et approuvé...( date )... » .
Un autre ajout se fait à l'intérieur de la caisse de résonance des instruments de cette gamme : il s'agit d'un innovation des frères Virzi : le Tone Producer , l'équivalent de l'âme du violon, un petit disque en Epicéa maintenu par forçage entre la table et le fond de l'instrument et dont le rôle ( capital ) est de transmettre les vibrations produite par l'archet sur les cordes à la caisse de résonance. Pour une meilleure manoeuvrabilité, et pour un chevalet plus près du centre de la caisse de résonance, Loar allonge également le manche afin qu'il rejoigne le corps de l'instrument à la 15ème frette ( sur la mandoline F-4 la jonction se fait à la 12ème frette ).Loar ne se contente pas des mandolines aux ouïes en " ƒ ", il explore aussi le piano électrique et la guitare Jazz aux ouïes en " ƒ

En 1935, Gibson, jusque-là peu convaicu par les projets de Loar ( qui s'en est allé fonder la « Vivi-Tone Compagny » à Kalamazoo avec un ancien de chez Gibson, Lewis A Williams ) lance le modèle ES-150 (Electric-Spanish 150$) la première guitare munie d'un micro électromagnétique. Il faut dire que les guitares hawaïennes de Rickenbacker avaient montré la voie. Le micro de la Es-150 est d'un type spécial et  porte le nom de son premier utilisateur, le guitariste « Charlie Christian » qui la popularisera. Différents modèles (ES-125 ES-175 D, ES-350, ES-5) se succéderont.
Bref, Lloyd Allayre Loar était en avance sur son temps, et ne recevra d'ailleurs que peu de reconnaissance de son vivant, surtout pour les instruments acoustiques dont ses expérimentations n'ont pas été commercialisée par Gibson. Loar occupera simultanément plusieurs postes dans la firme (chef de la conception des réparation, des achats...) le plus important était celui de «Consultant designer », avant qu'il ne monte sa propre boite avec Williams. Il est ainsi à l'origine des guitares à caisse creuse, il s'agit d'une guitare acoustique a une caisse de résonance munie d'un ou plusieurs micros électromagnétiques. Cette guitare marque une étape réelle dans l'évolution de l'instrument : Le son son amplifié prime désormais sur la résonance naturelle. Loar met au point plusieurs prototypes de micros sans toutefois arriver à convaincre les dirigeants de Gibson. C'est au début des années'30 que la firme « Rowe De Armond » fabrique le premier micro commercialisé.

 
  • Ted Mc Carty
ted_mc_carty En 1948, Ted Mc Carty prend la tête de Gibson, son nom devrait être lié aux monumentales inventions que sont la «Les Paul», la «Es-335», la «SG», la «Firebird», la «Flying V», «l'Explorer», le chevalet Mc Carty, les micros à double-bobinages (les micros Humbucker crée en 1955) et les nouvelles gammes Epiphone (racheté en 1957/59). Mc Carty obtient le poste après des années dans le business des instruments de musique, chez Wurlitzer. On lui propose le poste, Maurice Berlin le directeur lui annonce que Gibson perd 100'000 $ par mois. Mc Carty refuse d'abord la direction de la firme, puis après avoir visité les usines de Kalamazoo il rend son verdict : «Il y a trop de gens passifs dans les bureaux, plus que d'ouvriers dans l'usine, il faut restructurer». Après quelques négociations salariales, il accepte le poste en forme de défi. Dans les années qui suivent la fin de la deuxième guerre mondiale, la guitare électrique mûrit et Gibson rentre dans une période dorée d'innovation. Ted Mc Carty assoie la suprématie de Gibson sur le marché des guitares électriques à table bombées (Arch-top), avec la ES-5 (Electric Spanish), première guitare montée avec trois micros. Le micro P-90 (Soap-bar) introduit en 1946, procure aux guitaristes une puissance et une versatilité nouvelles. Sous l'audacieuse direction de son nouveau président, Gibson lance deux nouveaux concepts en 1949, et la ES-175, première guitare à caisse avec des échancrures pointues (mais pas comme la gibson SG). L'arrivée de la guitare électrique à caisse pleine (solid body) présente un nouveau défi pour Gibson. Tout comme la ES-150 en 1935, la première guitare à caisse pleine de Gibson doit maintenir la "tradition Gibson" tout en surpassant les autres guitares du même type. Une table au contour sculpté et un dos noirci (rappelant les tous premiers instruments d'Orville Gibson de la fin des années 1800), et une finition dorée semblent là comme pour designer une valeur supérieure à tout autre. Avec le parrainage du guitariste le plus populaire de l'époque (Les Paul), Gibson introduit le modèle «Les Paul» en 1952 (voir «la Les Paul Standrad '52/'60»). La  Gibson «Les Paul» donne rapidement naissance à quatre modèles : Junior, Spécial, Standard et Custom, qui deviennent tous des classiques de Gibson. Les modèles Gibson haut de gamme sont équipés du nouveau chevalet Tune-O-Matic (voir les pièces de la guitare : «le Chevalet») que Ted Mc Carty introduit en 1954 en  premier sur la «Les Paul Custom» (Black Beauty), et qui constitue encore aujourd'hui le chevalet standard des guitares électriques Gibson ! En 1958, Mc Carty lance non seulement une, mais deux idées radicales, une guitare électrique à caisse semi pleine la «ES-335», et un groupe de guitare exotiques d'avant-garde «la Flying V, L'Explorer et la Moderne» en Korina (un bois africain, qui sera protégé quelques années plus tard). Elles seront un échec sauf la ES-335 qui est un succès immédiat, mariant le style à table voutée traditionnelle à la construction moderne à caisse pleine. Les modèles «Flying V et Explorer» prouveront qu'ils étaient en avance de plusieurs décennies sur leur temps, alors que la Moderne disparaît aussitôt jusqu'en 1981. Gibson continue de percer durant les années '60 avec l'arrivée de deux modèles à caisse pleine : la «Gibson SG» en 1961 avec un corps en une pièce d'acajou et la «Firebird» en 1963 montée avec un manche traversant et des micros Seymour Duncan, qui sont «reverse body» jusqu'en 1965 à cause d'une plainte déposée par Léo Fender parce que la forme était trop ressemblante à un de ses modèle. Gibson arrondi alors le corps et replace le manche à l'endroit, ces modèles sont appelés «non reverse-body». A partir de là, Mc Carty n'a plus rien à prouver : ayant commencé avec 150 employés, il en dirige désormais 1200 et l'usine est quatre fois plus grande. Ils n'expédient plus 5000 instruments par an mais 100'000. Il s'allie ensuite avec Paul Bigsby, l'inventeur d'un nouveau type de vibrato « e Bigsby» (voir les pièces de la guitare : les Vibratos). A la fin de l'époque Mc Carty en 1965, Gibson s'est établi une fondation de modèles classiques, qui fera office de base pour le reste du siècle (et bien plus encore).

 
  • Lester W. Polfus "Les Paul"

Lester Polfus Les Paul

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De son vrai nom, Lester William Polfus, «Les Paul» est né le 9 juin 1915 à Waukesha, dans le Wisconsin. Il se destinait initialement à être pianiste, et la guitare n'était en quelque sorte que son second amour, toutefois un enregistrement «d'Art Tatum» devait le convaincre rapidement de se consacrer plutôt à la guitare alors au tout début de son «ère moderne».
Au début des années '30, Lester Polfus s'installait à Chicago où, sous le pseudonyme de «Les Paul», il joue du Jazz à la station de W.I.N.D, tandis que sous le nom de «Rhubarb Red» il joue de la Country sur W.J.J.D. Tout en se faisant un nom (ou plutôt un pseudonyme) comme guitariste, Les Paul avait commencé différentes expériences en vue d'amplifier sa guitare, en lui adjoignant par exemple une tête de phono.
Puis il entreprit de découper et trafiquer un nombre croissant de guitares pour tenter d'obtenir le son qu'il voulait.
De son propre aveux, Les Paul estime avoir massacré plus d'une cinquantaine de guitares pour perfectionner le placement d'un micro ou vaincre les problèmes de larsens  (bruit parasites).
Dès 1934, il avait réussi, paraît-il, à créer un micro suffisamment puissant et efficace pour être utilisé à la radio ou en public en utilisant pas moins de 6 têtes de phonos (une par corde !).
En 1937, Les Paul décide de tenter l'aventure à New York avec son trio de l'époque qui comprenait notamment Jimmy Atkins (le frère de Chet Atkins). A force de chance, d'audace et de talent, il parvient à s'imposer dans les milieux artistiques de la ville.
Vers la fin des années '30, il se découvre une passion pour les problèmes d'enregistrements « son sur son ». Dans ce domaine alors en pleine évolution, Les Paul allait jouer un rôle de pionnier et d'innovateur qui devait se traduire en collaboration avec Ampex par l'apparition du premier magnétophone 8 pistes en 1954.
Pour en revenir à la guitare, il demanda en 1941 à Epiphone l'autorisation d'utiliser leurs ateliers les dimanches, afin de poursuivre ses expérimentations en matière de guitares. C'est chez Epiphone que devait naître la «Log» (la buche), qui était une pièce de bois 4” x 4” bientôt habillée en guitare, avec notamment un manche Gibson, sur laquelle Les Paul allait se livrer à des essais de micros. Il demanda ensuite aux frères Larsons de perfectionner le projet et de réaliser une guitare selon ses idées originales.
Les_paul Puis soudain, en 1943, il décide de partir pour Los Angeles afin d'y accompagner Bing Crosby qui était alors une très grande vedette aux Etats-Unis. Par la suite, il devait également accompagner Les Andrews Sisters avant de se consacrer à sa carrière solo avec Mary Ford (née Coleen Summers).
Au lendemain de la guerre, Les Paul demandera à Gibson de produire une guitare selon ses conceptions, mais il se fera gentillement éconduire par Maurice Berlin qui déclinera la proposition et qualifiera même la guitare de Les de « manche à balais » ! L'image de Gibson était alors trop bien établie pour courir le risque de lui nuire avec une tentative certes originale, mais malgré tout encore hasardeuse pour l'époque.
A partir de 1949, Les Paul connaît cependant la gloire puisque ses enregistrements avec Mary Ford grimpent allègrement dans les «charts» jusqu'aux premières places. «Lover», «How high the moon», «Brazil» deviennent N°1 et consacrent Les Paul comme l'une des plus grandes vedettes  du début des années '50.
C'est en raison de ce statut de vedette, de sa réputation comme guitariste et comme «chercheur» de son, que Gibson allait prendre contact avec Lester pour lui demander de donner (prêter) son nom à la guitare «pleine» qui venait d'être mise au point par Ted Mc Carty et son équipe.
Lester nous à quitté le 13 Août 2009 après 94 ans au service de la guitare et de la musique... Salut l'artiste !

R.I.P  Les Paul 1915-2009
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