Gibson

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- Les premières tentatives de Gibson
- La naissance du micro « P-90 »
- La Gibson « Es-150 » Charlie Christian 
- La Gibson « Les Paul Special »
- L'apparition du micro Humbucker
- Les ultimes modifications (pré-SG)
- La fin de la série originale
- La Gibson « SG »
- La Gibson « Es-335 »
- La Gibson « Robot guitar »  
- La Gibson « Reverse Flying V »
  

Autres modèles de Gibson dans les détails:
           Dater une Gibson
1952 : La Gibson Les Paul Standard ('52/'60)
1954 : La Gibson Les Paul Junior
1958 : Les Gibson modernistics
1958 : La Gibson Flying V
1958 : La Gibson Explorer
1958 : La Gibson Moderne (réissue 1982)
1959 : La Gibson Les Paul Special DC
1961 : La Gibson SG Standard '60
1963 : Les Gibson Firebird (I-III-V-VII) reverse-body
1965 : Les Gibson Firebird (I-III-V-VII) non- reverse
1966 : La Gibson Flying V Mahogany
1971 : La Gibson Flying V Medallion
1979 : La Gibson SG Exclusive
1979 : La Gibson SG R1 / SG Artist 

 
Les premières tentatives de Gibson.

Déjà bien avant Charlie Christian ou Eddie Durham, un autre homme avait déjà deviné le potentiel de l'instrument électrique, ou plus exactement les vertus de l'amplification par adjonction d'un microphone...et cet homme n'est autre que Lloyd A. Loar.
Durant son court passage chez Gibson (de 1919 à 1924), Lloyd A. Loar avait déjà fait des essais d'électrification d'instruments. Si il est difficile de savoir avec certitude quel fut le premier guitariste «électrique», il ne fait quasiment aucun doute que Llyod A. Loar fut le premier à concevoir un micro destiné à des instruments à cordes.

SI aucun des micros conçu par ce précurseur n'ont été conservé, il est clair qu'ils étaient de type «électrostatique» et pas encore «électromagnétique» comme le veut une guitare électrique.
Ces micros étaient caractérisés par une très haute impédance, qui, avec le procédé rudimentaire utilisé pour créer le courant devant être amplifié, nécessitait un câble très court entre l'instrument et l'amplificateur. Enfin, ils étaient également très sensibles à l'humidité ambiante.
Loar essaya de convaincre la direction de Gibson d'introduire des modèles électrifiés et de poursuivre les recherches dans ce domaine. Mais malheureusement pour lui, il était vraiment trop en avance sur son temps.
Il faut savoir que le marché de la guitare électrique n'existait pas en 1924, et la direction de Gibson décida logiquement de n'a pas poursuivre. Les divergences de point de vue entre Lloyd Loar et Guy Hart (alors directeur général) furent peut-être à l'origine du non-renouvellement de son contrat à la fin de cette même année. Il préféra partir pour continuer ses recherches plus librement, il allait par la suite, après avoir occupé différents postes entant que consultant ou professeur, fonder la société «Acousti-Lectric» en 1934, qui devint la «Vivi-Tone» en 1936. Les différents modèles «Vivi-Tone» conservés à ce jour sont une preuve de l'esprit de précurseur de Lloyd A. Loar.

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La naissance du micro P-90

En 1933, Walter Fuller rejoignit Gibson et, après quelques mois passé dans les différents services de l'usine, Guy Hart (alors directeur de Gibson) lui demanda si il serait capable d'électrifier une guitare. Passionné par les questions d'électronique, il accepta donc la mission qui lui était confiée. Il trouva bien quelques vestiges laissés par Lloyd A. Loar (notamment un micro électrostatique), mais étant donné les défauts  de ce micro rudimentaire, il reparti de zéro. Compte tenu de la vogue suscitée par les guitares hawaïennes de Rickenbacker (Frying Pan, A-22 et A-25), le premier objectif de Gibson était de produire un modèle du même type, en sachant que le micro pourrait servir plus tard sur d'autre instruments acoustiques afin de les électrifier.
Walter se mit donc au travail dans le but de créer un micro électromagnétique dont le principe est assez simple : Il faut un aimant, et un bobinage réalisé avec du fil de cuivre isolé.
Le bobinage est situé, soit autour de l'aimant soit autour d'une masse polaire magnétisée par le contact avec l'aimant.

Les caractéristique d'un micro magnétique varient en fonction de plusieurs éléments que sont :

- Le calibre du fil utilisé pour le bobinage (principalement N° 42 , mais parfois N° 43).
- Du nombre de tours de bobine (nombre de spires)
- Du type et de la puissance de l'aimant (Céramique, Alnico II, Alnico IV, Alnico V, etc...)
- De la position de l'ensemble (parrallèle ou superposé).

Le travail de Walter Fuller consista à essayer toutes les combinaisons possibles en vue d'obtenir un résultat satisfaisant à l'oreille. La période d'essais s'étendit sur la majeure partie de l'année 1934, et c'est à la fin de cette année que le prototype de la première guitare hawaïenne électrique de Gibson fut mise au point, et les premiers exemplaires furent livrés dès l'année suivante. Le micro (P-90) utilisé sur les guitares hawaïennes allait être installé (dans une version un peu différente) sur une guitare acoustique, et créer ainsi la première  guitare «électrifiée» (en considérant que les guitares hawaïennes sont un autre type de guitares). Gibson s'inspira d'un modèle de bas de gamme à savoir la «L-50», qui n'en possédait pas moins une table galbée massive en spruce, avec un dos et des éclisses en érable, pour créer son premier modèle de guitare «électrifiée», c'est ainsi qu'est née la «ES-150».

 

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1936: La «Gibson ES-150» Charlie Christian

Le modèle «ES-150» (ES : Electric Spanish), autrement dit la version électrifiée de la «L-50», apparut, tout comme les «EH 150»  et «EH 100», pour la première fois dans le catalogue «X» de 1936, et commença à être livré cette même année. Il est cependant possible qu'un petit nombre d'exemplaires aient pu être réalisés dès la fin 1935. Nous pensons toutefois que les premiers exemplaires de la ES-150 furent réalisés qu'en 1936.
Le modèle ES-150 est doté d'une table massive en spruce, qui semble un peu plus épais en son milieu que celle d'une «L-50», afin de mieux supporter le montage du micro. Deux ouïes en «ƒ» très effilées sont pratiquées sur la table, tandis que le fond plat et les éclisses sont en érable. Le manche en acajou d'une pièce présente une section triangulaire typique pour la période, et la jonction avec la caisse s'effectue à la 14ème case. La
touche en palissandre comporte 19 cases pour une division de 24 3/4” (légèrement inférieure à 63 cm) et le chevalet est en ébène. De même que sur les modèles acoustiques de cette époque, le chevalet est uniquement réglable en hauteur à l'aide de deux molettes situés à chacune des extrémités, et il ne permettait pas de régler l'intonation corde par corde (les harmoniques).
Du point de vue structure, la ES-150 était dotée d'un barrage en «X», tandis que la touche était collée à même la table pour accroître la rigidité. 
 

Le micro (que nous allons voir en détails par la suite) est monté près de la touche, tandis que la prise jack, est située à la base du cordier. La guitare possède un contrôle de volume, et un contrôle de tonalité qui agit en fait comme un filtre d'aigus. Les boutons originaux sont en bakélite marron, un peu en forme de charlotte au chocolat.
La ES-150 est pourvue d'une plaque de protection triangulaire allongée, caractéristique des modèles Gibson d'avant guerre.
La seule finition disponible était « brun Crémone », avec un dégradé
jaune sur la table uniquement.Au moment de son introduction en 1936, la gibson « ES-150 » valait 72,50 $ US.

Le micro conçu par Walter Fuller et utilisé sur les premières guitares électrifiées de Gibson prit rapidement le nom de «micro à barrette» (bar pick-up), car il se caractérise par une barre en guise de masse polaire. Autour de cette barre, ou plutôt de cette «lame» servant de masse polaire, Walter Fuller avait placé un bobinage, tandis que l'aimant était positionné à plat, perpendiculairement à la lame, dans l'axe des cordes. Naturellement le micro à barrette ne possède pas, de par sa structure, de pôles ajustables corde par corde.

Les différents schémas, ainsi que les photos permettent de mieux apprécier l'aspect volumineux du micro à barrette ainsi les particularités de son montage, qui se traduisent «de l'extérieur» par la présence de trois vis sur la table. Il est d'ailleurs à noter que, compte tenu de son encombrement, il est difficile de monter deux micros à barrette sur une même guitare, à moins de modifier le montage ou la taille des aimants.
En vertu de l'empirisme qui présidait alors à la recherche sur les micros (il faut prendre en compte qu'à l'époque le sujet était relativement nouveau) Gibon essaya diverses combinaisons et,eu égard aux modifications intervenues jusqu'en 1938 environ, il existe au moins trois types légèrement différents de micros à barrette.
En effet, en ce qui concerne les aimants, Walter fuller précise qu'un aimant à base de nickel fut tout d'abord utilisé sur les premiers exemplaires, avant d'être remplacé par un aimant à base de cobalt. D'autre part, ces nouveaux aimants comprirent, initialement seulement 17% de cobalt, puis finalement 36 % de cobalt.
Les aimants nickel et cobalt pauvent se distinguer facilement à l'oeil nu grâce à leur couleur, puisque l'aimant nickel est gris clair tandis que l'aimant en cobalt est bleu très sombre, presque noir.

Le bobinage fut également modifié car les premiers micros comportaient 4'000 tours de fil N° 38, avant de passer  peu après à 10'000 tours de fil N° 42 (dont e diamètre équivaut à 0,0025“), soit un plus grand nombre de tours d'un fil plus fin, pour une plus haute impédance.
La position du micro est ajustable à l'aide de trois vis et permet d'obtenir une certaine variation dans la réponse tonale selon la disposition. A noter d'ailleurs que sur les tous premiers modèles, l'entretoise placée entre le bobinage et l'aimant est plus haute que sur les exemplaires suivants. A défaut de pôles ajustables, la lame du micro ne permettait pas de nuancer le volume de chaque corde, et très rapidement certains guitaristes firent des encoches dans cette lame (le plus souvent dans la région de la corde de Si) pour diminuer le volume de certaines cordes et ainsi améliorer l'équilibre de l'ensemble.
La ES-150 n'eut pas un démarrage foudroyant, et de manière générale la guitare électrique (ou plutôt électrifiée) ne décollera vraiment qu'au lendemain de la 2ème guerre mondiale. Pourtant un homme allait concourir plus que tout autre à immortaliser ce modèle, qui encore aujourd'hui est associé à son nom: il s'agit de Charlie Christian.
Après avoir rencontré Eddie Durham en 1937, Charlie Christian, alors âgé de 18 ans, s'intéressa vivement à la guitare électrifiée dont il réalisa très rapidement tout le potentiel.
En 1939, grâce à John Hammond, il fût auditionné par Benny Goodman qui, au bout de seulement quelques mesures le prit sous contrat. A compter de cette date, il put enfin montrer de quoi était capable la guitare, en développant sa conception linéaire du solo (chorus), un peu à la manière
d'un saxophone ténor.
Compte tenu du niveau des média en 1940, il est indiscutable que le phénomène Charlie Christian n'eut pas l'envergure qu'il aurait aujourd'hui dans les mêmes circonstances. Néanmoins, son importance est capital en tant que «détonateur de la guitare moderne», car si il ne fut ps le premier à s'en servir, Charlie Christian révéla les possibilités de la guitare électrifiée.
Malheureusement, une attaque de tuberculose durant l'été 1941 écourta singulièrement sa carrière, et Charlie Christian mourut en mars 1942 alors âgé de seulement 23 ans.
Quoi qu'il en soit, la ES-150 et surtout le micro à barrette, contribuent à témoigner de son influence puisque tous deux sont couramment surnommés «Charlie Christian»!
 Par la suite, la Es-150 avec son micro à barrette fut adopté par les guitariste de Jazz très influents que sont Jimmy Raney ou René Thomas.


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1955: La Gibson «Les Paul Special»
Gibson_les_paul_special_limed_mahogany_1956

gibson_les_paul_special_1957 Après les versions «luxe» et «économiques», Gibson travailla sur une version «intermédiaire» qui était destinée à combler le trou entre le modèle «normal» à 225 $, et le modèle «économique» à 99,50 $. ( Photo Les Paul Special de '61)
Ce modèle intermédiaire pris la désignation de «Les Paul Special» et fut introduite en 1955. La «Les Paul Special» était pratiquement une «Les Paul Junior» avec deux micros au lieu d'un seul, avec les contrôles correspondants, c'est-à-dire un potentiomètre de volume et un de tonalité pour chaque micro, plus un sélecteur de 3 positions, exactement comme sur les  «Les Paul Model» (Standard) et «Les Paul Custom».
Tout comme la «Junior», la «Les Paul Special» était pourvue du fameux galbe utilisé sur la «custom» et sur le modèle «original».
La touche était en palissandre avec des points de repères en nacre, mais doté d'un filet simple, le logo Gibson était incrusté en nacre sur la tête de manche, avec les mots «Les Paul Special» inscrits perpendiculairement en lettres jaunes. La finition était vraiment très «spéciale», puisqu'il s'agissait d'un jaune-paille non opaque, connus sous le non de «Limed Mahogany» (acajou chaulé). Cette finition fut rapidement assimilée à une finition «TV» bien qu'aucun catalogue ne l'ait jamais officiellement précisé. La «Les Paul spécial» fut offerte dans la liste arrêtée au 15 sept 1955 au prix de 169,50 $.

 
      
 
C'est également en 1955 que le modèle "Normal" «Les Paul Model», (souvent appelé par extension «Standard», alors que cette désignation ne fut utilisée par Gibson qu'à partir de 1958) fut modifié pour la troisième fois depuis son introduction.

Cette troisième variante se caractérise par l'adoption du chevalet «Tune-O-Matic» (mis au point en 1952 par Ted Mc Carty), et déjà utilisé sur la «Les Paul Custom». Hormis cette modification, la «Les Paul Model» reste identique aux précédentes version du point de vue spécifications.
En 1956, la seule nouveauté consistera en l'apparition d'une version «3/4» de la Les Paul Junior avec division 22 3/4” au lieu de de 24 3/4”. La touche du modèle «3/4» comporte 19 cases au lieu de 22, et la jonction du manche avec le corps se fait à la 14è case au lieu de la 16è. A l'exception de son manche «court», la «Les Paul 3/4» est strictement identique à la version normale.

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1957: L'apparition du micro «Humbucker»

1957 est une année particulièrement importante pour Gibson puisqu'elle marque l'introduction officielle du fameux micro «humbucking» (micro à double bobinage), plus connu sous le nom de «Humbucker». Voyons un peu plus en détails comment Gibson en arriva à concevoir ce type de micro qui, plus de 50 ans après son introduction, est non seulement le principal type de micro des guitares Gibson, mais est utilisé par presque toutes les marques!
Après différents essais sur le principe du micro simple bobinage, qui culminèrent avec le micro «Alnico» à aimants réglables, Gibson décida en1954 de travailler sur un nouveau type de micro qui, tout en conservant les qualités «tonales» d'un micro à simple bobinage, réduirait leur principal inconvénient: Une trop grande sensibilité à l'environnement électrique étranger à la guitare. En résumé, les micros à simple bobinage interfèrent avec les ondes des appareils électriques, comme par exemple les amplificateurs (!) créant ainsi des bourdonnements indésirables, ou «bruits parasites».
Seth Lover et Walter Fuller, qui se mirent au travail en utilisant le principe selon lequel deux bobines placées " en série " et " hors phase " permettraient d'annuler les vibrations captés par les sources externes au micro en ne retenant que le seul signal dû à la vibration des cordes.

Après environ une année d'essais, le micro dit «Humbucking»  autrement dit «Bucking the Hum», éliminant le bourdonnement, était au point, et Seth E. Lover déposa alors son brevet le 22 juin 1955, mais ne fut approuvé qu'en 1959.
La paternité de ce micro est donc le plus souvent attribuée à Seth Lover, qui pu faire homologuer son dessin bien que trois brevets aient été déposés à l'époque sur un thème voisin, respectivement par Lesti  en 1936, Knoblaugh en 1938 et Russel en 1941.

Néanmoins, aucun d'entre eux ne se référant exactement à la même disposition sur un micro «Humbucking», le brevet lui fut finalement attribué en 1959.
Le micro «humbucking» introduit à cette époque, se composait de deux bobines en plastique noir comportant en principe 5'000 tours chacune de fil N° 42 et montés naturellement en série et hors phase.

Un aimant de type «Alnico II» ou «Alnico IV» était placé sous les deux bobines, dont l'une possédait des pôles ajustables, les pôles était vissés sur une plaque de métal en contact avec l'aimant afin de magnétiser les masses polaires. Ces pôles ajustables permettaient de régler la puissance de chaque corde indépendamment les unes des autres. Un capot en métal enveloppant s'adaptait sur la plaque en fer située à la base du micro pour isoler complètement  l'ensemble de l'installation.
Bien que mis au point en 1955, ce n'est qu'en 1957 que le micro «Humbucker» fut officiellement introduit pour progressivement remplacer les micros à simple bobinage du type «P-90» ou «Alnico» sur les modèles les plus luxueux de la marque.
gibson_humbucker_PAF_gibson_SG_1961 Jusqu'à la fin 1962 environ, les micro «humbucking» figurants sur les différents modèles électriques de Gibson devaient présenter une petite décalcomanie noire, sur laquelle sont inscrits les mots «patent applied for» (P.A.F.) soit littéralement: "brevet en cours d'homologation", alors que celle-ci avait été obtenue en 1959!

A partir de la fin 1962 / début '63, une nouvelle décalcomanie comportant un N° de brevet (Patent Number) fut apposée sur la base des micros. Toutefois, il semblerait que le N° indiqué alors par Gibson ne corresponde en fait pas au N° de
brevet obtenu par Seth Lover pour son
micro «Humbucking»! Apparemment, Gibson aurait souhaité par cette astuce «décourager» encore une fois les éventuels copieurs, déjà maintenus à l'écart par le label "en cours d'homologation" figurant sur les premiers exemplaires.
A noter que, jusqu'au début des années '70, les micros «humbucking» installés en position rythme (Neck position) et soliste (bridge position) furent strictement identiques du point de vue aimant ou bobinage.
Il est inutile d'insister sur la mystique qui entoure aujourd'hui les micros Humbucking «Patent Applied For» plus couramment  appelés «P.A.F», et nombreux sont ceux qui les considèrent comme les meilleurs micros jamais produits par Gibson, tout particulièrement les millésimes entre '57 et '59.

La nostalgie et le snobisme ont certes leur part dans ce genre d'assertion, mais néanmoins il est indiscutable que le micro Humbucking d'origine a subi au fil des ans de légères modifications qui, mises bout à bout, peuvent effectivement se traduire par une différence dans le son à «instrument égal».
Ainsi, ce que l'on peut désigner comme le micro «Humbucking Original», se caractérise par un aimant «Alnico» de faible puissance (essentiellement Alnico II ou Alnico IV) et un bobinage comportant en principe deux fois 5'000 spires (tours de bobine).
Or, il convient de noter que les machines à bobiner dont disposait Gibson à l'époque (années '50), étaient certes équipées d'un compte tours, mais ne possédaient pas d'arrêt automatique pour un nombre de «spires» donné.

De ce fait, il apparaît que le bobinage des premiers micros «Humbucking» (comme d'ailleurs celui des autres micros) varie sensiblement d'un micro à l'autre. Ainsi certains micros ont pu avoir jusqu'à deux fois 5'700 spires, voir même selon Gibson 6'000 spires!
Naturellement la résistance DC s'en trouve d'autant affectée, et de 7,8 kΩ pour un micro «normal» (2 fois 5'000 spires), elle peut atteindre jusqu'à 9kΩ pour un micro «gonflé». Par ailleurs, lors de la conception du micro «humbucking», Seth Lover et Walter Fuller eurent recours dans un premier temps aux aimants que Gibson détenait en stock pour les micros à simple bobinage, notamment celui connu sous la référence «M 55», utilisé pour les «P-90».

Vers 1959 environ, une petite pénurie de plastique noir fit que certaines bobines des micros «Humbucker» furent réalisés en plastique crème. Ainsi entre 1959 et 1960, les premiers micros ont le plus souvent deux bobines noires, mais il arrive que certains micros aient deux bobines crème, voir une bobine noire et une bobine crème. Naturellement ces différents micros sont techniquement identiques mais un récent snobisme à laissé croire que les «double crème» étaient meilleurs.
gibson_humbucker_zebra En réalité, il sont surtout beaucoup plus rares et une hiérarchie de prix s'est rapidement établie sur le marché de l'occasion selon le type de plastique utilisé pour les bobine équipant les micros «Humbucker» («Patent Applied For» il faut le rappeler!)
Par la suite, afin de faciliter le montage des différents composants intervenants dans un micro «Humbucking», Gibson utilisa à partir de 1960 environ, un aimant légèrement plus petit (moins long et moins large) désigné sous le code «M 56», qui modifia quelque peu les caractéristiques tonales. A noter également que pour tenir compte des progrès industriels réalisés dans le domaine des aimants, l'intensité de l'aimants Alnico utilisé sur les micros «Humbucking» atteignit effectivement le grade «V»  tandis que le nombre de spires allait être (temporairement) réduit au cours des années '60, marquant une nouvelle dérive par rapport au dessin original.
Enfin, il convient également de mentionner un autre changement important qui intervint aux environs de 1963 dans la qualité du fil. Le calibre de référence du fil livré à Gibson demeura inchangé (n° 42), mais il fut doté d'une gaine isolante un peu plus épaisse que précédemment qui influa légèrement sur la «capacitance» et «l'inductance».


Gibson_les_paul_custom_1958

Le «vieux» fil peut se remarquer à sa couleur marron foncé tandis que le «nouveau» est plutôt noir. Il semble également qu'à cette époque, Gibson ait modifié la façon de bobiner ses micros, sans doute en raison de l'adoption de nouvelles machines.
Quoiqu'il en soit, ces altérations successives ne proviennent pas d'une volonté délibérée de Gibson ou de ses ingénieurs modifier leurs micros, et encore moins d'en baisser la qualité, mais en résultent essentiellement d'une évolution industrielle des composants ou d'une amélioration dans les procédures de montage afin d'obtenir un produit de qualité plus constante.

D'ailleurs, il ne semble pas que Gibson se soit rendu compte de la subtile modification dans la qualité du fil qui lui fut fourni... et quand bien même tel aurait été le cas, que ce serait-il passé?
Le nouveau fil ayant des qualité pratiquement équivalentes aux précédents, il aurait été vraisemblablement accepté.
Il existe ainsi, en raison de ces quelques détails, plusieurs types de micros «P.A.F» possédant des qualités propres et des spécifications distinctes... et, sans aucun doute, certains sont-il «meilleurs» que d'autres (appréciation subjective évidemment).
Pourtant, la mystique qui entoure les micros P.A.F. (par opposition aux micros «Non P.A.F») est plus forte que jamais à tel point que Gibson introduisit en 1980 une ré-edition supposée «fidèle» à son micro «Humbucking» original!

De gauche à droite: Humbucker P.A.F original, Humbucker avec le stickers Patent No 2'737'842, Humbucker avec le numéro de patent gravé. 

     

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1958: Les Ultimes modifications (pré-SG)
Gibson_les_paul_special_TV_1960

C'est également en 1958 (et dans le même N° de la «Gibson gazette» de décembre) que la modification, beaucoup plus radicale cette fois, des «Les Paul junior» et «Les Paul TV» fut annoncée. Tout comme pour la « standard», il est plus que probable que les premiers exemplaires des «Juniors» et «TV», "nouveau style " furent réalisés bien avant l'annonce officielle.
En fait, il s'agit d'un tout nouveau modèle plus que d'une simple modification, puisque la forme traditionnelle des «Les Paul» à simple pan coupé (single cutaway) est abandonnée au profit d'un nouveau dessin à double découpe qui permet de dégager entièrement les dernières cases de la touche (double cutaway). Le corps et le manche sont en acajou tandis que la touche est en palissandre.

Le micro ainsi que les contrôles sont inchangés par rapport à la version
précédente. Par contre, une nouvelle finition «cherry» (rouge cerise) non opaque est offerte à la place du dégradé jaune-marron. C'est la première apparition au stade commercial de cette finition qui sera progressivement adoptée par un nombre croissant de modèles, plus particulièrement par la futur série «SG» à compter de 1961. Hormis la finition, la «nouvelle Junior» se caractérise avant tout par l'accès facilité au registres aigus en raison de sa touche entièrement «sortie». Sinon, sur le plan électrique, les spécifications sont identiques à celles de l'ancien modèle. Quant au modèle «TV», il subit exactement le même remaniement du point de vue forme en conservant naturellement la couleur jaune qu'implique l'appellation «TV». A noter cependant que cette finition évolua au fil des ans de la nuance «jaune-paille» vers une sorte de «jaune-banane».
En décembre 1958, la «Les Paul Junior» double découpe valait 120 $, tandis que la «Les Paul TV» était à 132,50 $.
 
  
 

Tout comme la «Les Paul Sandard», les nouvelles «Les Paul junior» et «Les Paul TV» n'apparaissent pas dans le catalogue de 1959, mais uniquement dans le catalogue de 1960. La version «3/4» de la «Les Paul junior» fut également dotée de la nouvelle forme à double découpe (double cutaway), mais elle se caractérise par une touche de 19 cases et une jonction du manche avec le corps à la 15è case (la touche n'est donc pas complètement «sortie»). Les autres spécifications demeurent inchangées. En 1959, la «Les Paul special» fut alignée sur les «Junior» et les «TV» et reçut également la nouvelle forme à double découpe avec les 22 cases «dehors».
Le changement fut annoncé dans la «Gibson gazette» de mars-avril 1959 qui indique comme finitions disponibles «cherry red» comme la Junior ou «Limed Mahogany», identique à la finition «TV» sans en avoir le nom..
Quelques «Les Paul special» furent également réalisées avec une finition rouge opaque qui ne laisse pas voir les veines du bois.
A noter que les premières «Les Paul» à double découpe eurent le micro rythme (neck position) presque collé contre la touche et le sélecteur de position situé au-dessus des contrôles de volume et de tonalité du premier micro. Par la suite, le micro rythme fut reculé pour renforcer la jonction du manche avec le corps de l'instrument, et le sélecteur fut placé sous le chevalet devant les contrôles de volume et de tonalité.
A partir de la fin 1959, une version «3/4» de la «Les Paul special» à double découpe fut commercialisée et
produite en petites quantités. A l'instar du modèle «Junior» cette «Special» se caractérise par un manche 19 cases avec jonction à la 15è case.
En 1960, la « Les Paul Special » et la «Les Paul TV» furent débaptisée pour devenir respectivement la «SG special» et la «SG TV», sans qu'aucune des spécifications de ces instruments soit modifiée. A noter quand même que, perdant le nom de "Les Paul", les «SG Special» et «SG TV» perdront naturellement l'inscription «Les Paul special» et «Les Paul TV» marquée en lettres jaunes sur la tête de manche. Néanmoins, même sans cette inscription ces deux modèles sont le plus souvent assimilés à des Les Paul et en tout cas rarement désignés sous leur véritable appellation «SG» (solid guitar) plus volontiers réservée à la nouvelle série introduite en 1961.

 

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1960: La fin de la série «originale».
Gibson_les_paul_SG_special_cherry_1961

Aussi paradoxale que cela puisse paraître aujourd'hui, la popularité des «Les Paul» n'avait cessé de s'effriter au fil des années '50. Les statistiques d'expédition montrent nettement une baisse à compter de 1956, contrariée partiellement par l'arrivée des nouvelles Junior et Special à double découpe visiblement produites en quantités importantes en 1959 afin justement d'enrayer la chute.
Cette baisse étonnante, voir incompréhensible due à la fois à une concurrence «interne» de certains nouveaux modèles Gibson introduits depuis 1952 (particulièrement les modèles «Es-335» ou les «demi-caisses» du type «Birdland») mais aussi de la concurrence exercée par certains rivaux Californiens (Fender en l'occurrence) alors en pleine euphorie. On peut également imaginer que les «Les Paul Standrad» et «custom» (en dépit des modifications de micros et de finition) n'étaient peut-être plus; du point de vue confort, esthétique ou sonorité, en prise avec les aspirations des guitaristes de 1960?
Toujours est-il qu'à la fin de 1960 la décision fut prise par Gibson de procéder à une révision complète de la gamme «Les Paul» qui devait se traduire par l'introduction au début de l'année 1961 des nouvelles versions à double découpe pointue qui allaient prendre le nom de «SG» pour «solid guitar» (à la place de «Les Paul junior»).
Théoriquement, toute la gamme Les Paul « originale » était encore disponible au début de l'année '61, soit avec des N° de série appliqués à l'aide d'un tampon encreur ( p. ex Les Paul Custom avec le N° de série 1-1055) soit avec des N° de série imprimés dans le bois derrière la tête de manche (p. ex. Les Paul custom avec le N° de série 6508).

D'après les livres mêmes de Gibson à Kalamazoo, les tous derniers exemplaires de la «Les Paul» originales furent enregistrés en juin 1961. Déjà à cette époque, les premières «SG  / Les Paul» avaient été introduites, et le renouvellement de la gamme Les Paul avait été annoncé. En fait, pendant quelques mois durant le premier semestre de 1961, les anciens et les nouveaux modèles se côtoyèrent.
Il est inutile d'insister sur la valeur, tant instrumentale que pécuniaire des «vieilles» Les Paul
dont des musiciens comme Eric Clapton ou Mike Bloofield allaient tirer un tel parti  que Gibson décida de réintroduire les modèles originaux en 1968. De même il serait trop long d'énumérer tous les guitaristes «Rock» de réputation qui utilisent une «vieille Standard», une «gold top » ou même une «custom».
Citons simplement parmi les plus grands célèbres : Jimmy Page, Joe Walsh, Duane Allmann, J.Geils, Billy Gibbons, Charlie Daniels, Keith Richards, Richard Betts, Robert Fripp, Mick Taylor, Steve Hackett...
 

 

 

Evolution chronologique des modèles «Les Paul originaux»:
 

1951 : Le prototype est accepté par Les Paul.

1952 : Introduction de la première guitare « Les Paul » avec un chevalet-cordier trapèze de Les Paul (1è variante)

1953 : La «Les Paul Model» est modifiée pour recevoir le chevalet-cordier d'arrêt mis au point par Ted Mc Carty (2è variante)

1954 : Introduction de la «Les Paul Custom» et de la «Les Paul Junior». Apparition des premiers exemplaires de la « Les Paul TV»

1955 : Introduction de la «Les Paul Special». La «Les Paul Model» est modifiée pour recevoir le chevalet «Tune-O-Matic» mis également au point par Ted Mc Carty (3è variante).

1956 : Introduction de la version « 3/4 » de la « Les Paul Junior ».

1957 : Introduction des nouveaux micros à double bobinage « Humbucker », dont sera équipée le «Les Paul Model» (4è variante). La « Les Paul Custom » est également dotée de ces nouveaux micros, mais en reçoit un de plus, soit 3.

1958 : La «Les Paul Model» devient la « Les Paul Standard » et perd sa robe en or au profit d'une finition dégradé rouge/jaune dite «Cherry Sunburst» ( 5è et dernière variante ).

Les « Les Paul Junior » et « TV » sont dotées d'une nouvelle forme à double découpe (double cutaway).
Introduction d'une version « 3/4 » de la « Les Paul Special ».

1959 : La « Les Paul Special » est à son tour dotée de la nouvelle forme à double découpe. Introduction d'une version « 3/4 » de la « Les Paul Special » à double découpe.

1960 : La « Les Paul Special » devient la « SG Special », ainsi que la « Les Paul TV » devint la «SG TV».

1961 : Disparition ( jusqu'en 1968 ) des « Les Paul originales ».
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1961: La «Gibson SG»
Gibson_Les_paul_SG_1961

Vous remarquerez que les infos  sur la «SG» (solid guitar) ne sont pas aussi détaillées que pour la «Les Paul», la «Flying V» et «l'Explorer», mais cela ne saurait tarder, en attendant voici donc un petit texte «vite fait», en guise de "hors d'oeuvre".
La «Gibson SG» est née en 1961, mais le corps à deux cornes existait déjà depuis un peu plus d'un an mais avec le nom de "Les Paul junior".
Quand dans le début des années '60 les ventes de Gibson n'étaient pas suffisantes par rapport au attentes de la firme, il décidèrent de faire un nouveau modèle plus percutant, Les Paul avait travaillé pendant un an sur un modèle à deux échancrures mais sans être satisfait du résultat, finalement il trouve une nouvelle forme, et la baptise SG qui veut dire " Solid Guitar ", du fait que le corps est fait en une pièce, la
«Gibson SG» est aussi le premier modèle électrique de chez Gibson qui était équipé d'un vibrato en série.
Devenue mythique grâce notamment à «Angus Young» le fameux guitariste d'AC/DC, ou encore à «Tony Iommi» le guitariste de Black Sabbath, elle se décline aujourd'hui (comme sa grande soeur) en beaucoup de types différents (voir photos ci-dessous).
Si les premiers exemplaires portent la signature «Les Paul» c'est parce qu'il s'agit d'un modèle pensé par Les Paul, une évolution de la «Gibson Les Paul». Evolution d'abord introduite dans la gamme «Junior» dans le but de concurrencer la «Fender Stratocaster» (sortie en 1954) dont le profil donnait un meilleur accès au frettes aiguës , mais Les paul ne ratifie pas le changement, son contrat d'endorsement arrive à terme, et Gibson choisit de présenter la "déclinaison" comme un modèle à part entière dont le guitariste ne serait pas l'embassadeur.

 

De gauche à droite:

1. « SG 1961 » 2. «  SG Custom  » 3. « Sg Angus Young Signature  »

4. « SG Custom Reissue  » 5. « SG Goddess  » 6. « SG GT  »

                

1. « SG Menace  » 2. « SG Select   » 3. « SG Special »

4. « SG Special Faded » 5. « SG New Millenium »  6. « Sg Standard Reissue  »

           

1. « SG Standard Silver Burst  » 2. « SG Suprême » 3. « SG Antic Ebony Reissue '61  »

      
 

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1958 : La «Gibson ES-335»

Gibson_Es-335_sunburst_1961
  
  Une nouveau type de guitares... Les modèles semi-acoustique
Les modèles «thin line» avaient permis à Gibson de compléter harmonieusement sa gamme électrique en s'inscrivant entre les guitares acoustiques traditionnelles et les nouvelles «guitares pleines». Cependant, ces modèles «demi-caisse» s'apparentaient plus au type «acoustique», et il fallait trouver «autre chose» qui s'approchant plus des possibilités tonales des guitares «pleines».
A partir de 1957, Ted Mc Carty et son équipe se mirent au travail pour définir ce qui devait être un type d'instrument radicalement nouveau autant du point de vue structure que du point de vue forme. En fait, l'objectif était d'obtenir une guitare dont la sonorité serait assez proche d'une guitare pleine sans en avoir le poids.
Ted Mc Carty imagina dans un premier temps, de placer un «bloc central» dans le prolongement du manche à l'intérieur d'une guitare, sur lequel les micros et la chevalet pourraient être montés... Un peu comme la «Log» (le premier prototype de Les Paul)
Pour des raisons de poids et d'encombrement, Gibson choisit d'appliquer cette idée à un modèle «demi-caisse», et ce d'autant plus qu'il  s'agissait de trouver un modèle «intermédiaire» entre les «demi-caisses» et les guitares électriques («pleines»). Après avoir trouvé le principe déterminant pour la structure de l'instrument, il fallut définir un nouveau dessin qui devait toutefois se rattacher à l'image traditionnelle de la guitare, en comportant notamment un galbe sur la table ainsi que dans le dos. Afin de s'accommoder de ce galbe, des lamelles de «Spruce» devaient être collées à l'intérieur de la caisse pour permettre la fixation du bloc central.
Un dessin à double découpe arrondie, totalement inédit à l'époque, fut ainsi créé par Ted Mc Carty et son équipe, qui évitèrent de reprendre une forme «classique» du type "Birdland" pour l'application du nouveau principe. Cette nouvelle forme très gracieuse, permettait de dégager assez largement le manche du corps de la guitare, et rendait l'accès aux cases aiguës beaucoup plus facile. Le bloc central, fait d'érable pour améliorer la tenue du son, séparait la caisse en deux cavités acoustiques distinctes, chacune pourvue d'une ouïe en «ƒ». La guitare possédait ainsi une résonance acoustique tout en évitant les éventuels problèmes de «Larsens» qui peuvent survenir avec les modèles «électro-acoustiques».
Le résultat pouvait être qualifié de «semi-solid» ou «semi-électrique» selon le point de vue, et, Gibson préféra retenir la première appellation qui décrivait mieux l'objectif recherché.
Mais ici, on parlera de «semi-électrique».Quoi qu'il en soit, Gibson avait réussi à trouver le modèle intermédiaire qui complétait parfaitement sa gamme de guitare.
C'est dans le N° de février 1958 de la «Gibson Gazette» que les premiers modèles de guitare «semi-électrique» furent annoncés. Il s'agissait d'une guitare nommée «ES-335 T» ainsi que d'une basse 4 cordes qui était alors la deuxième basse électrique de l'histoire de Gibson, et avait naturellement pris le nom de «EB 2» qui signifie "Electric Bass 2".

La « ES-335 T » (1958)

Le modèle «ES-335 T» se caractérise, comme tout les modèles de la série, par une caisse réalisée entièrement en érable avec un bloc central également en érable, fixé sur des lamelles en spruce épousant les formes du galbe de la table et du dos de la guitare. Etant donné la structure, une table en spruce n'aurait pas été justifié même pour un modèle haut de gamme.
Le manche est en acajou d'une seule pièce avec une touche en palissandre. A noter que sur les tout premiers exemplaires de «335 T», la touche ne comporte pas de filet. Elle possède 22 cases avec des points de repère en nacre incrustés. Quant à la jonction entre le corps et le manche, elle s'effectue, caractéristique intéressante du modèle, à la 19è case (et non à la 20è comme précisé dans les  premiers catalogues).
Dès son introduction, la «ES-335 T» était équipés des micros «humbucking», qui naturellement, jusqu'en 1962 environ, seront marqués «Patent Applied For» (P.A.F), avec un bouton de volume et de tonalité par micro, ainsi qu'un traditionnel sélecteur de 3 positions. L'entrée du jack est frontale, et se situe à proximité des potards.
A la base, le modèle était équipé d'un cordier d'arrêt identique à celui qu'on trouve sur les «Les Paul» ou les «SG», avec un chevalet tune-O-matic. Mais à la fin des années 50, un nombre important de ES-335 T devaient être équipée d'un cordier vibrato de «Bigsby», et dans ce cas, afin de masquer le trous prévus pour les deux vis (prisonniers) du cordier, une languette marquée «Custom Made» était souvent appliquée derrière le chevalet.
Du point de vue «détails caractéristiques» , outre la fameuse touche avec points de repères, les premiers exemplaires de la Es-335T se distinguent par une plaque de protection assez longue, s'étendant au-delà du chevalet «Tune-O-Matic» et masquant à moitié l'ouie en «ƒ» inférieure. A noter également sur les premières éditions un ajustement du manche avec la caisse assez profond pouvant d'ailleurs se traduire par quelques difficultés  pour abaisser «l'action». Elle présente également des ouies en «ƒ» beaucoup plus fines.
Enfin, sur tous les premiers modèles de la série «semi-électrique», il est à noter le dessin très arrondi de la double découpe, alors que par la suite, les deux «cutaway» auront une coupe beaucoup plus "pointu". Les premières finitions étaient l'habituel «Sunburst» ainsi qu'une finition «naturelle».
Très rapidement, la ES-335 T (devenue ES-335 TD à partir de 1960) reçue une touche bordée d'un filet, mais ce n'est qu'à partir de 1961 que la « longue » plaque frontale fut remplacée par une plaque plus courte qui s'arrêtait à l'aplomb du micro aigu.
A partir de 1962, les points de repères en nacre furent abandonnés pour laisser place à des petits blocs rectangulaires.
Par la suite, le cordier d'arrêt allait être remplacé par un cordier «trapèze classique». En matière de finition, quelques rares exemplaires furent réalisés en rouge, vraisemblablement en commande spéciale. Cependant, ce n'est qu'en 1960 que la couleur «Cherry» (rouge cerise) fut officiellement  adopté pour la 335 sous la désignation «ES-335 TDC».
En fait, la finition «rouge» devait remplacé la finition «Natural» arrêtée en 1960 après qu'une quantité relativement faible d'instruments ait été réalisés avec cette finition (très précisément 209) .
A noter que la couleur rouge allait devenir au cours des années '60 la principale finition de la 335 au détriment de la finition «sunburst» originale.

       

 

 2007: La «Gibson Guitar Robot»

La guitare qui s'accorde toute seule !

Cette guitare du doux nom de "robot guitare" est pour beaucoup de gens la guitare du futur, mais si sous ses apparences «hi-tech»  elle ferait plutôt penser que Gibson à utilisé plein de nouvelles technologies, il n'en est rien, ce serait même le contraire ! Sur ce coup, Gibson ne s'est pas contenté de simplement monter un système d'accordage automatique (dont ils ont acheté les droits à une entreprise allemande), mais plutôt d'allier son savoir-faire "à l'ancienne" avec les dernières technologies.
La «Guitar robot» est donc fabriquée à l'ancienne avec, par exemple, des bois soigneusement sélectionnés; de l'ébène pour la touche avec un corps d'acajou muni d'une table en érable, la finition est en nitro-cellulose, ce qui ne se fait plus depuis les années '60, outre le fait que la nitro-cellulose donne un look " vintage" avec le temps, elle permet également au bois de respirer, et permet une meilleure vibration que les laques modernes qui "emprisonnent" le bois.
Côté micros, on a également droit à du travail soigné, avec des  micros de type humbucker bobinés à la main; un 490R fait avec un aimant en Alnico II pour un gros son et un 498T fait d'un aimant en Alnico V  pour un son plus chaud. Le manche est fait selon la cote des «Les Paul» des années '50. Côté nouveauté, on peut souligner le fait que la « robot guitar » a un corps allégé par rapport aux modèle «Les Paul» qui se veut lourde et massive, sur ce modèle, le corps à été creusé de façon précise afin d'alléger l'instrument sans trop perdre la sonorité d'une «Les Paul», en résumé, si votre dos sera un peu plus épargné, le son n'est pas le même qu'une «Les Paul Studio» mais reste très proche (rien à voir avec une guitare semi-électrique donc).
Lancée en fin d'année 2007 (le 7 décembre exactement) en série limitée  de 4000 exemplaires de couleur «Silverburst» (dégradé bleu / gris) la guitar robot est une «Les Paul Studio» ce qui explique son prix assez abordable (le prix conseillé est d'environ 2000 €* / 3000 Frs*).  Cette une guitare unique en son genre même si son utilisation première n'est pas dans une chambre mais plutôt sur une scène !
*On peut en trouver en vente sur Ebay à des prix exorbitants (plus de 10'000 $) sous prétexte que que ce sont des «séries limitées», mais il ne faut pas non plus déconner!
 

Comment ça marche ?

La "guitar robot" est équipée d'un tout nouveau système d'accordage automatique qui en plus permet de mémoriser jusqu'à 7 accordages différents. Le système est logé derrière la tête de manche, et fait tourner tel ou tel mécanique à la bonne tension grâce à des capteurs qui se situent sur le chevalet «Tune-O-Matic» spécial, la Stop-bar est également munie de capteurs et a une entrée spéciale qui minimise les vibrations de la bague des cordes, le tout se contrôle par le biais du potard de ton du micro aigu qui est un «Push-Pull» c'est-à-dire que le potard est équipé d'un switch qui s'active en tirant le bouton vers le haut ce qui active le système d'accordage, après cela il ne reste plus qu'à sélectionner l'accordage voulu et de gratter les cordes (sans poser de doigts sur le manche), il faut répéter l'opération 2 ou 3 fois et c'est parti!
Le système permet également de facilement régler les harmoniques de la guitare (voir la vidéo de demo). La batterie du moteur tient jusqu'à 90 minutes ce qui équivaut à peu près à 200 accordages, la guitare est livrée avec le chargeur permettant de recharger l'histoire. Il est à noter que le système peut se trouver séparément aux alentours de 600€ / 800 Frs mais n'est pour l'instant uniquement adaptable sur les «Les Paul» et les «Stratocaster».
Le moteur des mécanique se trouve dans le boitier noir entre les mécaniques, il reçoit les infos captés par le chevalet et actionne les mécaniques afin de les accorder.

Il y a également un système à installer dans la guitare, ici, la boite noire qui ressemble à une pile 9V.

Le chevalet « Tune-O-Matic » spécial capte la fréquence des cordes et envoi les données à un mini-ordinateur qui dirige les mécaniques.

Le potard de ton du micro aigu sert à mettre en marche le système en tirant le potard vers le haut  (système push / pull) et a choisir entre les préséléctions d'accordages (jusqu'à 7 accordages peuvent être mémorisés) et le réglage des harmoniques; une lumière vous indique dans quel sens tourner la vis afin d'avoir des harmoniques bien réglées par rapport à la hauteur des cordes.

 

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2007 / 2008: La Gibson «Reverse Flying V»

    

En 2007, Gibson lance une version "inversée" de la Flying V en série limitée de 400 exemplaires, à la base le concept était de faire un modèle original "pour s'amuser", sans réels intentions d'en faire un «hit», mais après avoir écoulé leur stock en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, et devant la très forte demande pour ce modèle pour le moins «tape à l'oeil», Gibson décide d'en re-fabriquer,  toujours en série limitée. Si la première série n'était disponible qu'en finition «trans-amber» (couleur jaune transparent) de seulement 400 exemplaires, la seconde série est elle disponible en trois finitions (trans-amber, blanc, et noire) de 300 exemplaires chacune, soit un total de 900 instruments.
La «Reverse Flying V» n'est pas exactement une Flying V à l'envers. Si l'on compare le deux modèles, on peut tout de suite remarquer que la «Reverse Flying V» est exempt de potards de tonalité, alors que la «Flying V» en a deux, la plaque de protection de la «reverse» s'arrête à la base inférieure des micros et non à la base supérieure comme sur les «Flying V» originales, quand à l'entrée jack, elle ne se trouve plus sur la table, mais sur la tranche (comme la «Les Paul»), le cordier en «V» est aussi inversé, tout comme la tête (ré-issue des premières «Explorer» et de la «moderne») qui suit la direction du corps, l'accastillage est doré, comme la «cloche» (cache de la truss-rod) qui est également en métal doré (comme sur les modèles anniversaire par exemple).
Le corps de la «Reverse» est en acajou (et non en «Korina» comme les «Flying V» ou les «Explorer» originales, car cette essence est devenue une essence protégée), la touche de 22 cases est en palissandre, et le verni est en nitro-cellulose, le manche est un mélange entre les manches des années '50 qui sont plutôt profonds et ronds et les manches des années '60 plus fins et plus «coniques», les finitions du manche sont faites à la main, tout comme les micros qui sont  des classic  humbucker '57.
Il est à noter que le manche est fait en une seule pièce, la tête de manche n'est pas collée comme sur la plupart des Gibson aujourd'hui, mais pliée
comme sur les vieux modèles dits «vintage» afin de lui donner l'angle voulu (de 17 degrés exactement).
Au prix de 3'400 $ à sa sortie (prix catalogue), la «Reverse Flying V» est plus une guitare pour collectionneurs qu'un nouveau modèle à part entière, d'où l'étonnement de Gibson face à la forte demande, comme ils le disent sur leur site: "Vous avez demandé, nous avons écouté", ce qui porte à croire qu'après avoir écoulé leur 400 exemplaires de la première série en 2007, ils ne pensaient pas en fabriquer à nouveau, et donc, il est fort probable que cette guitare prenne de la valeur avec le temps... encore faut-il en trouver une!

        

Les trois finitions offertes pour cette édition 2008 sont "Olympic White", et " Ebony " en plus de la finition  " Trans-Amber " déjà offerte sur la série de 2007.

        






- La Gibson « Reverse Flying V » 

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