Le manche d'une guitare électrique est constitué de plusieurs éléments. Suivant l'essence utilisée pour la touche, le manche sera constitué d'une ou plusieurs pièces (jusqu'à cinq parties). Les essences utilisées pour la touche sont au nombre de 3, mais on trouve aussi des guitares avec une touche en résine ou en carbone. Il existe 3 types de fixations du manche; les manches collés, les manches vissés et les manches traversants. Le type de frettes varie selon les modèles et se décline en différentes variantes; on peut avoir des frettes "slim" (frettes fines) ou des frettes "jumbo" (frettes larges) dont le nombre varie entre 19 et 24 (et même 25 pour les modèles de 24 cases équipés d'une frette zéro).
Les repères du manche sont situés aux cases 3, 5, 7, 9, 12, 15, 17, 19, 21 et 24 (quand il y en a 24) ainsi que sur la 1ère case sur quelques modèles (notamment les modèles de gibson dits "custom"), ils varient d'un modèle à un autre et sont parfois constitués d'un motif posés sur tout le long de la touche (ibanez JEM 77) ou sont absents (comme sur les guitares classique).
La tête de manche se décline en deux types; il y a les têtes "type Gibson" qui sont penchées en arrière afin de mieux plaquer les cordes sur le sillet, et il y a les têtes "type Fender" qui ne sont pas penchées mais qui ont un ou deux "guides" servant également à plaquer les cordes sur le sillet. Les mécaniques situées sur la tête sont généralement disposées de 3 différentes façons; 3 de chaque côté "type Gibson", 6 mécaniques alignées du même côté "type fender" ou encore 4 d'un côté et 2 de l'autre "type music Man". Le sillet de tête est fabriqué en os, en plastique ou en bronze, et est remplacé par un sillet "bloque cordes" sur tous les modèles équipés d'un vibrato floyd rose ainsi que sur d'autres modèles principalement durant les années '80.
Afin de régler la courbe du manche, les manches sont munis d'une barre de tension réglable depuis les années 1920, appelée "truss-rod"; c'est une tige de métal qui traverse le manche sur toute sa longueur et qui permet de régler la courbe de ce dernier. L'accès à la truss-rod varie selon les époques et les modèles, ainsi la majorité des modèles ont un accès facilité qui se trouve sur la tête de manche juste après le sillet (parfois sous un cache), mais les premiers modèles de Fender ont la vis cachée à l'autre bout du manche sous le pickguard... Voici de plus amples détails.
Il n'existe pas (sauf de rares exceptions) de touche en érable sur un manche en acajou par exemple, contrairement au «palissandre» et à «l'ébène» qui eux, sont justes utilisés pour la touche; le manche étant généralement fait avec la même essence que le corps, principalement l'acajou, le noyer, l'aulne, l'érable le frêne et l'épicéa. Les manches peuvent êtres fixés de 3 différentes manières,
collés, vissés et traversants.
La jonction entre le manche et le corps diffère selon les modèles et se situe à partir de la 15ème case (Fender Telecaster, Gibson Les Paul, etc...), jusqu'à la 22ème case comme les premiers modèles de Flying V ou de SG.
Le type de fixation du manche est plus ou moins propre à chaque marque, ainsi, Fender, G&L, Ibanez, Vigier, Yamaha, n'ont (sauf exception) que des manches vissés pour leurs modèles électriques, alors que d'autres marques comme: Gibson, Gretsch, Guild, Hamer ou PRS, n'ont (sauf exception) que des manches collés, alors que les manches «traversants» sont principalement utilisés sur les modèles moyenne et bas de gamme ceci afin d'économiser les blocs de bois massifs, on les retrouve chez des fabricants comme : Ibanez, Yamaha, ESP, Jackson, B.C Rich etc... Mais ces derniers ne font pas que dans le moyen et bas de gamme!
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1 - Les manches vissés (bolt-on neck)
La première guitare électrique qui était munie d'un manche vissé était le prototype de Fender (Esquire) fabriquée en 1949. Ce type de fixation est très très répandu aujourd'hui car le manche s'installe beaucoup plus rapidement et est facilement
changeable contrairement aux manches collés et traversants. Ainsi on retrouve ce type de manche sur touts types de marques comme Fender, Ibanez, Yamaha, Vigier, Music Man, Jackson, BC Rich, ESP, Cort, Epiphone ou G&L, mais également sur des modèles de Gibson des années '70 et '80.
Certaines marques (comme ESP) les installent sur leur modèles bas de gamme (les autres étants des manches collés), alors que d'autres marques comme Fender ou G&L n'utilisent presque que cette technique. Les manches vissés ne sont presque jamais montés avec une touche en ébène (bois noir), mais très souvent en palissandre ou en érable.
Le système de fixation avec des vis n'est pas le meilleur pour transmettre les vibrations entre le corps et le manche, en résulte un court sustain (un son claquant), très apprécié en blues et en rock. Les manches vissés sont fixés en général par 4 vis sauf les Fender de l'époque CBS (années '70 photo de gauche) qui ont un manche "micro-tilt" fixé par seulement 3 vis. Les vis sont souvent accompagnées d'une plaque en métal portant le logo de la marque et parfois du numéro de série (Fender, G&L, Vigier) mais des fois elles sont vissées directement dans le corps (comme sur les Ibanez). Afin d'augmenter l'angle du manche avec le corps il est courant d'ajouter une "câle" de environ 1mm d'épaisseur qui se place entre le corps et le manche. On peut également monter un manche de gaucher sur un corps pour droitier, ce qui s'appelle "reverse body" (corps inversé), on les reconnaît à leur tête qui va vers le haut.
A gauche, un modèle de Gibson un peu oublié, la «Gibson Marauder». On voit clairement que les manches vissés n'étaient pas la spécialité de gibson; on dirait (à vue d'oeil) que les trous étaient percés à main levée! Sur la 2ème photo, on a une Ibanez JEM 777 qui à un manche vissé mais pas de plaque derrière le corps. Sur la photo du milieu à droite, on voit la câle qu'on place parfois afin d'augmenter l'angle du manche avec le corps, ici sur une fender Jazzmaster de 1966. A droite, une fender esquire de 1958 avec la plaque traditionnelle. On peut voir la différence de précision par rapport à la plaque de la gibson marauder.
Voici quelques autres exemples, cette fois vue de dos pour mieux comparer. En premier, une fender Stratocaster de 1973 en plein dans l'époque «CBS» et donc munie du manche «micro-tilt» fixé avec seulement trois vis. Ensuite, un modèle assez rare, une Gibson/Chravel WRC de 1987, cette fois le travail est propre. Sur la photo du milieu à droite, une Ibanez JEM 77 de 1988 avec une parfaite copie de la plaque de fender. A droite, on retrouve une gibson qui n'est pas une Les Paul mais une gibson Invader de 1985.
Voici quelques modèles plus ou moins connus qui ont un manche vissé de série. En premier, on retrouve une fender Stratocaster de 1973. Ensuite une gibson Invader de 1985. En troisième, une gibson Sonex Deluxe de 1982. En quatrième, une gibson/charvel "WRC" de 1987. En cinquième, une ibanez JEM 77 de 1988. En dernier, une fender Telecaster Deluxe de 1974.
Il existe bien des variantes dans la forme de la plaque ainsi que dans la disposition des vis. Je ne vais donc pas toutes les montrer mais voici trois exemples de plaques de fixations de fender.
A gauche, la plaque standard avec quatre vis utilisée depuis le premier modèle, ici sur une "série L". Au milieu, on voit la plaque utilisée par fender durant les années '70 qui n'est fixées que par trois vis. A droite, la plaque de fixation de la fender HM de 1988, ici sur un modèle qui à été repeint. La plaque est coupée (ainsi que le talon de la guitare) de façon a faciliter l'accès au dernière cases.
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2 - Les manches collés (set neck)
Les manches collés sont issus des techniques appliquées aux instruments à cordes pincées comme le violon, le violoncelle, la contrebasse et les guitares classiques et acoustiques, il était donc naturel de l'appliquer à la fabrication de guitares électriques. La toute première guitare électrique à être équipée d'un manche collé est la «Gibson Les Paul» en 1952, et c'est resté depuis la marque de fabrique des modèles électriques de Gibson. D'autres marques tel que: Gretsch, Guild, Hamer, PRS (ou Ibanez et plus rarement fender sur quelques modèles,) ainsi que toutes les guitares acoustiques et classiques sont fabriquées avec un manche collé.
Les guitares électriques qui ont un manche collé ont un talon réduit par rapport aux manches vissés, ce qui facilite l'accès aux dernières frettes. La jonction avec le manche ainsi que le talon varient un peu entre les marques, mais aussi suivant les modèles, le talon se situe en général entre la 15ème et la 19ème case (jusqu'à la 22ème cases comme sur les premières SG). Les manches collés sont en général montés sur des instruments dont les finitions sont plus soignées que les modèles à manche vissé ou traversants, et apportent une touche en plus au niveau de la lutherie, il n'est cependant pas rare, sur les modèles bas de gamme (moins de 800€ / 1000Frs) de voir des manches collés qui se vrillent avec le temps et/ou à cause de la tension des corde (manche mal équilibré), alors si vous n'avez pas le budget, préférez un manche vissé pour votre première guitare.
Le talon du manche diffère selon les modèles et les époques et se situe généralement entre la 15ème et la 22 case. A gauche, on voit le talon d'une gibson Les Paul special de 1957 dont le talon est arrondi comparé ici à une gibson Les Paul de 1952 dont le talon est plus carré. Sur la photo du milieu à droite, on voit le talon des premiers modèles de gibson SG qui se situe à la 22ème case, ici une SG Standard de 1965, alors que sur les SG de la fin des années '60 (à partir d'environ '67) le talon est beaucoup plus long et se situe vers la 17ème case, ici une gibson SG Custom de 1969.
Suivant l'endroit où se situe la jonction du corps avec la manche, la partie du manche qui est colée au corps sera plus ou moins large. Sur la photo de gauche, on voit le prolongement du manche sur une gibson Les Paul special DC (double cutaway) de 1959 dont la touche est complètement en-dehors du corps. Sur la photo de droite, on voit que le prolongement du manche est beaucoup plus fin ici sur une Les Paul Deluxe de 1969 dont la touche repose en partie sur la table.
Sur la photo de gauche, on peut voir la différence entre un manche traversant fait en deux pièces ici sur une gibson Firebird I réissu 1976 et un manche traversant fait en neuf partie d'une seule pièce avec le corps, ici une gibson Firebird III 1964 "reverse body", les fines lamelles de bois visibles sur la table et au dos s'arrêtent au talon de la guitare ce qui n'est plus le cas aujourd'hui; sur les modèles de Ibanez les lamelles de bois ne sont pas coupée au talon de la guitare, ici une ibanez RG prestige.
Voici un exemple avec deux variantes de la gibson Firebird qui ont un manche traversant (certaines versions ont un manche collé). A gauche une Firebird I réissue '76, et à droite une Firebird III "reverse body" de 1965 montée avec des P-90.
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Les types de touche
La touche d'un manche est la partie sur laquelle on joue, elle peut être plate ou légèrement bombée, sa largeur varie selon le type de guitare, mais aussi selon les modèles. Seules 3 essences sont utilisées pour la touche d'une guitare électrique, elle est faite soit d'érable, de palissandre ou alors d'ébène. Il existe d'autres matières comme l'aluminium (touche fretless "delta metal" de la Vigier Surfreter), le carbone (guitares Parkers), mais le son est plus froid. La touche des guitares électriques a généralement entre 19 et 24 cases. (19 cases sur les première guitares électriques), on pourrait dire aujourd'hui 21, 22 ou 24 cases. Voici quelques précisions...
1 - La touche en érable
L'érable est la seule essence qui est utilisé pour le manche ainsi que la touche, le manche est donc fait d'une seule essence de bois, mais pas forcément d'une seule pièce de bois, le plus souvent la touche en érable est "rapportée", c'est à dire collée. Quelques marques font encore des manches avec une touche érable en une pièce mais c'est de plus en plus rare. La touche érable offre un son aigu et un peu baveux, idéal en son «claire» et en son «crunch» car il est plus claquant que les touches en palissandre ou en ébène qui délivrent un son plus rond et chaud. Cette essence est très appréciée pour jouer du Blues et est plus particulièrement montée sur des guitares munies de micros à simple bobinages. L'érable est une essence exclusivement utilisée sur les guitares électriques.
2 - La touche en palissandre
Le palissandre ou "bois de rose" est de loin l'essence la plus utilisée pour la touche de la guitare électrique. C'est un bois de couleur rougeâtre/marron, qui parfois est presque noir (on peut alors facilement le confondre avec l'ébène). C'est une essence d'une densité moyenne qui a un son plus équilibré que l'érable et moins "impersonnel" que l'ébène. C'est l'essence de base qui est utilisé pour la fabrication de la touche depuis 1959 lorsque Fender décida de changer l'érable (utilisé exclusivement par fender) par le palissandre, l'érable était alors devenu "en option". Depuis cette année, la majorité des guitares électriques étaient munies d'une touche en palissandre, l'ébène étant réservés aux modèles "haut de gamme" et l'érable était une option sur certains modèles comme le choix de la couleur. Si aujourd'hui, l'érable n'est depuis longtemps plus une "option", il reste quand même moins courant que le palissandre.
3 - La touche en ébène
L'ébène est une essence utilisée depuis la nuit des temps pour la fabrication de la touche des instruments de musique. Du fait de sa très forte densité, c'était le bois le plus utilisé pour la touche des instruments car à l'époque, les instruments à cordes en métal étaient dépourvus de frettes (comme le violon ou le violoncelle); les cordes étaient donc en contact direct avec la touche (ce qui n'est pas le cas avec les touches frettées), la touche devait être fabriquée dans un matériau dense tout en possédant de bonnes qualités harmoniques.
L'ébène est une essence de couleur noire et offre le meilleur sustain (durée de la note) parmi les trois types d'essence utilisées pour la touche de la guitare électrique. L'ébène a toutefois un son propre à lui et il est du coup plus difficile de sonner "à sa manière" avec une guitare munie d'une touche en ébène, le son est "très propre", presque trop propre pour certains guitaristes. Le son est très "net" et encore plus chaud dans les basses que la touche palissandre. Du fait de sa densité, l'ébène est le seul bois utilisé sur les touches «fretless» (touche sans frettes) et est très apprécié autant par les guitaristes de Jazz que par les guitaristes de Rock.
4 - La touche en carbone
La touche en carbone n'est pas une chose nouvelle, mais existe depuis les années '80. Si la marque «Parker Guitars» en a fait sa marque de fabrique, déjà dans les années '80 la marque «Bond» sortait un modèle de guitare très spéciale; la «Bond Electra Glide» n'était pas seulement munie d'une touche en carbone, elle possédait une touche sans frettes dont les cases sont disposées en "dents de scie", ceci afin de minimiser les frottements avec la touche. La touche en carbone offre un bon sustain mais avec un son encore plus claquant que les touches en érable. Un bon compromis entre calquant et sustain en résumé.
A gauche, on voit la fameuse guitare «Electra glide» de la marque Bond avec une touche en carbone et un look de guitare playstation. Au milieu à gauche, on voit le profil de la touche sans frettes dont les cases sont en dent de scie. Au milieu à droite, on voit la touche en carbone exempt de repères d'une guitare de la marque Parker. A droite on voit la guitare qui est parfois faite entièrement de carbone.
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Les repères de la touche :
Les points de repère d'une guitare varient un tant soit peu d'une marque à l'autre, mais l'on retrouve les mêmes bases sur les touches qui ont 19 cases que sur celles qui en ont 24.
Les points sont disposés en général toutes les 2 cases de la 3ème cases à la 9ème case (les modèles custom de Gibson ont un repère à la 1ère case également), avec un écart de 3 cases entre la 9ème et la 12ème (l'octave de la corde à vide).
Les repères sont faits de différentes façons dont les principaux designs sont en forme de "points" ou "pastilles" (dot inlay) qui peuvent êtres noirs ou blanc suivant l'essence utilisée pour la touche comme ici sur la photo de gauche sur une gibson L6-S un peu bâclée. Sur la deuxième photo on voit les repères en forme de "trapèze" type Gibson que l'on trouve sur les modèles avec une touche en palissandre. sur la photo au milieu à droite, on voit les repères de type "double losanges" utilisé à l'époque sur les modèles semi-électriques (Es-295 par exemple) ou comme ici sur une gibson Nighthawk de 1993. Sur la photo de droite, on voit les repères de type "petits rectangles" utilisé sur la gibson SG durant les années '70.
A gauche, on voit une touche avec des repères de type "floral" couvrant toutes les cases ici sur le modèle signature de Steve Vaï, la Ibanez JEM77 avec des incrustations visibles de nuit et avec des incrustations en nacre sur la photo au milieu à gauche sur le modèle JEM777. Au milieu à droite, les repères du modèle signature SG de tony iommy (guitariste de Black Sabbath) avec des repères en forme de croix. Les variantes sont très nombreuses à l'image de la touche de la gibson Les Paul Artisan et ses repères en forme de fleur, uniquement utilisés pour ce modèle de Les Paul. Les guitares "sèches" ou guitares "classiques", sont totalement exempts de repères sur la touche, les seuls repères se situent alors sur la tranche de la touche et seul le guitariste les voit.
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Les Frettes
Les frettes, sont les parties surélevées situées le long de la touche d'une guitare, (basse, cithare, etc..) et
servent à avoir des notes justes. En tout, il y a 2 types de frettes; les frettes de type «jumbos» qui sont des frettes larges, et les frettes de type «slim» qui sont des frettes plus fines. Les frettes sont en metal profilé en «T».
La frette empêche le contacte entre la corde et la touche, elles jouent le même rôle que le sillet sur les cordes à vide, réduit l'amortissement dû à la friction et permet à la note de continuer à sonner clairement après avoir été pincée. Il existe des frettes fixes et des frettes mobiles. Les frettes fixes, généralement en métal incrusté dans le bois du manche étaient utilisée au XVI ème siècle sur le cistre.
La guitare et la mandoline les ont adoptées à partir de la fin du XVIII ème siècle; elles comportaient jusqu'alors des frettes composées de fines cordes en boyau décroissait de la première à la dernière et qui entouraient le manche et la touche avec un noeud spécial pour permettre d'en ajuster la position. Le luth possède encore des frettes en boyau, ainsi que la viole, qui est pratiquement le seul instrument à archet muni de frettes.
Sur certains instruments anciens et instruments populaires ou traditionnels, les frettes ne donnent qu'une gamme diatonique (comme le dulcimer des appalaches). Dans les autres cas, elles respectent une disposition chromatique (les 12 notes) ;la première frettes correspond au demi-ton au-dessus de la corde à vide et la douzième frette (l'octave de la corde à vide) se situe à mi chemin entre le sillet et le chevalet pour diviser la corde en deux.
La touche d'une guitare électrique est constituée de entre 19 et 24 cases. Les premières guitares électriques de Fender sont munies de 21 cases, tandis que les premiers modèles de Gibson sont munis de 22 cases. Il fallut attendre une vingtaine d'année depuis la naissance officielle de la guitare électrique en 1950 pour voir la première touche de 24 cases introduite en 1969 par la marque Ampeg (plus connue pour ses amplis) sur le modèle "See Trough" crée par le luthier "Dan Amstrong". Cette guitare, en plus de posséder une touche de 24 cases est fabriquée avec un corps en "plexiglass" d'où son nom de "see trough" qui veut dire "voir à travers" et est également munies d'un micro interchangeable (photo de gauche).
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La tête de manche
La tête de manche se situe à l'extrémité du manche juste après la touche. C'est sur elle
que reposent le sillet, les mécaniques ainsi que le logo de la marque. La tête de manche est parfois le prolongement du manche, mais elle est parfois collée entre la 1ère et la 4ème case. Sur les modèles type Gibson (3 mécaniques de chaque côté), on trouve la vis de la barre de tension réglable (la truss-rod) située juste derrière le sillet sous un cache en plastique (photo de gauche). Sur les modèles type Fender (6 mécaniques alignées), l'accès à la truss-rod se situe la plupart du temps juste après le sillet et n'est pas cachée. Cependant, sur les anciens modèles, l'accès de la truss-rod se situe à l'autre extrémité du manche. Les cordes sont parfois accompagnées par un ou deux guides; il s'agit d'une petite pièce de métal ou de plastique en forme de «T» servant à plaquer les cordes pour avoir une meilleure stabilité des notes (photo de droite). La tête de manche sert aussi de point de repère pour savoir la marque d'un instrument; le corps étant souvent très similaire entre un original et sa copie, la tête de manche sert de meilleur point de repère.
Sur la photo de gauche un exemple de manche qui est collé vers la 2ème case. Sur la deuxième photo, on voit le cache truss-rod de gibson très souvent en forme de cloche. Au milieu à droite, on voit l'accès à la vis de la truss-rod de type "bullet" ici sur une stratocaster de 1974. A droite, on voit que la vis de la truss rod est beaucoup moins facile d'accès sur les vieux modèles de fender, ici sur une esquire de 1958.
Sur la photo de gauche, on voit l'angle de la tête de manche, ici un angle de 17 degrés. Sur la deuxième photo, on voit une tête de manche avec une volute qui n'a servi à rien. Sur la photo au milieu à droite, on voit bien la volute sur une gibson Flying V2 de 1980, la volute est plus ou moins élevée et son angle varie d'un modèle à l'autre à l'image ici de la SG I de 1972 dont la volute est particulièrement haute.
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Les mécaniques
Les mécaniques servent à tendre et à détendre les cordes, en gros à accorder l'instrument, elles sont faites d'une vis sans fin reliée à une roue dentelée faisant pivoter un cylindre muni d'un trou à l'extrémité dans lequel on place la corde.
Les mécaniques pour cordes en nylon sont verticales par rapport au manche avec les cylindres horizontaux, alors que les mécaniques pour cordes métal (à par celles de type banjo que l'on trouve sur les Gibson Firebird) sont horizontales avec des cylindres verticaux par rapport au manche. Les mécaniques d'une guitare sont importantes car c'est en partie d'elles que va dépendre la stabilité des cordes.
Ici on peut voir la différence entre les mécaniques "économiques" qui sont sur un «banc» de 3 comparé aux mécaniques standards. Ici des mécaniques kluson issues d'une gibson SG special et celles d'une SG Standard. Les mécaniques en banc existent aussi avec des clés en métal et un cache.
Voici une vue sous tous les angles des mécaniques de banjo utilisées parfois sur la gibson Firebird. Ces mécaniques ont la particularité d'avoir les clés verticales par rapport à la tête de manche et ne sont pas visibles vue de face.
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Les clés des mécaniques sont généralement disposée de 3 façons; 3 de chaque côtés (comme les guitares classiques, acoustiques, les Gibson etc..), 6 alignées d'un côté (comme les fender, ibanez, vigier, jackson etc..) ou alors 4 en-haut et 2 en-bas sur les Music Man (sur les guitares 6 cordes).
Récemment, la marque Steinberger a sorti de nouvelles mécaniques «sans clés» (gearless tuner voir ci-dessous
) qui ne se voient pas de face, comme les mécaniques de banjo.
Les clés des mécaniques se tournent toujours vers l'extérieur de la tête de manche, il faut un tout petit temps d'adaptation lorsqu'on change de modèle comme d'une Stratocaster à une Les Paul par exemple.
Voici quelques exemples de types de têtes de manche. A gauche, une tête de fender stratocaster; tête de type large typique de l'époque CBS avec deux guides et la vis de la truss rod après le sillet. En deuxième, on voit la tête très spéciale des guitares de la marque Parker. En troisième, on voit la tête d'une gibson Explorer de 1984 avec deux guides et un bloque corde après le sillet. En quatrième, on voit la disposition 4-2 des mécaniques sur les guitares de Music Man. En cinquième, la tête de la gibson Moderne réissu de 1983, sans doutes la tête la plus moche de l'histoire de la guitare avec les guides obligeant les cordes à "tisser une toile"! Pour finir, on voit la tête «coupée» des Melody Maker de Gibson avec les mécaniques verticales par rapport au manche.
Avec de mauvaises mécaniques, votre guitare se désaccordera après deux tirés de corde. Il existe différents types de mécaniques parmi lesquels des mécaniques à bain d'huile, reconnaissables par le petit trou sur le capot de la mécanique, ici des mécaniques kluson montées sur une gibson double manche EDS-1275 de 1968 sur la photo de gauche. Sur la deuxième photo, on voit également des mécaniques kluson montées cette fois sur une fender stratocaster de 1965. Sur la photo du centre, on trouve les mécaniques de fender des années '70 qui n'ont pas le trou qui permet de les lubrifier. Sur la quatrième photo, on voit des «mécaniques blocantes» qui ont une vis qui permet de bloquer la corde, très utile sur les guitares équipées d'un vibrato (autre que floyd rose), mais également pour les guitaristes qui attaquent beaucoup leurs cordes. Depuis fin 2007, on trouve des guitares munies d'un système d'accordage automatique, principalement montées sur des Gibson, ce sytème s'adapte aussi sur d'autres modèles. Sur la photo de droite, on voit les mécaniques "robot" accompagnées d'un moteur situé dans le boîtier noir entre ces dernières ici monté sur la nouvelle Gibson Les Paul Dark Fire.
Sur les guitares classiques (guitares à cordes en nylon) ainsi que sur certaines guitares électriques, comme les vieux modèles «Les Paul Junior», «SG I», ou encore certaines «Firebird» de Gibson ; les mécaniques sont en rangée ou «banc» de trois ou six mécaniques, ce qui pose problème si une clé vient à casser, car il n'y a pas d'autres moyens que de toutes les changer.
Sur quelques modèles de gibson des années '80, on peut trouver des mécaniques à manivelle. Il s'agit en fait de mécaniques en métal munies d'une petite manivelle intégrée aux mécaniques, ce qui permet de tourner plus facilement les clés. Mais si l'idée peut en interesser certains, c'est plutôt un «gadget» que d'une réelle innovation. Sur la photo de droite, on les voit installées sur une gibson Les Paul silverburst de 1982.
Plus récemment, on trouve un nouveau type de mécaniques crées par la marque Steinberger. Installées dans un premier temps sur quelques modèles du programme GOTM «Guitar of The Month» de Gibson, ce sont des mécaniques sans clés «gearless tuners». Il s'agit d'un système qui enroule la corde autour d'un cylindre mais à l'intérieur de la mécanique, ce système s'installe sur tous les types de guitares, mais il contraint à percer un trou du côté de la touche pour fixer les mécaniques (les mécaniques traditionnelles sont vissées au dos de la tête). Ici la tête de la gibson (flying) Holy V et à droite, la tête de la gibson Reverse Explorer.
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Le Sillet
Une guitare est toujours munie de 2 types de sillets; il y a le "sillet de tête" qui se situe sur la tête de manche et soutient les cordes au niveau de la tête de manche, et le "sillet de chevalet" qui soutient les cordes au niveau du chevalet, ici on ne parlera que du sillet de tête mais vous trouverez des informations sur les chevalets dans la rubrique du même nom.
Le sillet est une pièce prépondérante au sustain (durée de la note) de l'instrument. La meilleure matière est le métal, généralement du bronze, mais les matières plastiques ne sont pas trop mal, l'os est sans doutes la moins bonne matière, par rapport aux autres.
Sur la photo de gauche, on voit un sillet d'une fender Stratocaster standard. Sur la deuxième photo, on voit le sillet d'une fender Telecaster standard de 1956 bien usé. Sur la troisième photo, on voit le sillet d'une fender Telecaster de 1971. Sur la quatrième photo, on voit un que le sillet a été remplacé par un sillet fait sur mesure et dont les encoches sont plus fines à la manière d'un sillets millimétrés pour tel ou tel tirant de corde (9-46 / 10-46 / 10-52.. etc) ce qui offrent un peu plus de stabilité, mais ces sillets ne permettent pas de mettre de tirant plus élevé, ici sur une fender Telecaster de 1966.
A gauche, on voit le sillet standard de gibson ici sur une Les Paul de 1955. Sur les deuxième et troisième photos, on voit des modèles avec un sillet en bronze, respectivement une gibson Flying V2 de 1980 et une Les Paul deluxe 1972. Sur la photo de droite, on voit un sillet à roulement minimisants les frictions avec les cordes, ici sur une fender fender Stratocaster American deluxe '90
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Le sillet bloque corde
Sur les guitares munies d'un vibrato de type Floyd Rose (voir les vibratos), le sillet est en métal et de type "bloque corde". Il s'agit d'un sillet toujours en métal muni d'un pas-de-vis (qui fait office d'étau) sur lequel on vis des plots qui bloquent les cordes afin d'assurer une meilleure stabilité. Le sillet "bloque corde" peut être collé ou vissé au manche de la guitare; quand il est vissé, les vis peuvent se situer des deux coté du manche, quand il est vissé par le dos de la guitare (côté manche), on voit les deux vis derrière la tête de manche ce qui fragilise le manche (ex Ibanez JEM 77), il est donc préférable d'avoir une «attache sangle» fiable.
Voici le sillet bloque cordes le plus courant, la forme varie un tant soit peu, mais le principe reste le même. On voit bien les trois petits plots qui se vissent chacun au-dessus de deux cordes et qui les empêchent totalement de glisser.
Ici, on voit le sillet bloque cordes une fois monté. Sur la photo de gauche, il est monté sur une Ibanez JEM 77, il est très souvent accompagné d'un guide qui plaque toutes les cordes. Sur la photo du centre, on voit les vis qui sont ici au dos du manche ce qui le rend plus fragile. Sur la photo de droite, on voit que le bloque cordes ne joue pas forcément le rôle de sillet, ici sur une gibson Les Paul XPL de '85, il est fixé juste après le sillet de tête.
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La frette zéro
Si pour beaucoup la frette zéro est une invention de la marque française Vigier il n'en est rien. La frette zéro est apparue à la fin les années '50, montée sur quelques modèles de la marque «Gretsch», on la retrouve aujourd'hui sur quelques modèles des différentes marques, dont Vigier qui en a fait une de ses marque de fabrique, et dont la "frette zéro" est désormais plus large que les autres et est installée sur tous les modèles.
Vous avez peut-être remarqué, mais les accords en bas de manche sonnent différemment des autres, et ce à cause du sillet qui n'est pas en métal la plupart du temps. La frette zéro permet d'avoir un meilleur sustain en corde-à-vide qu'avec un sillet standard, et en plus d'offrir plus de brillance dans le son des cordes à-vide, minimise les frottements entre les cordes et le sillet ce qui a pour effet de limiter l'usure de ce dernier.
La frette zéro fit son apparition vers la fin des années '50, visible ici sur la Gretsch Chet Atkins de 1959 (modèle 6119) sur la photo de gauche. Alors qu'elle est très utile , elle n'est pas très exploitée par les fabricants de guitares, mis à part Vigier qui l'installe sur tous ses modèles, ici on voit l'ancienne version de la frette zéro de vigier qui est de la même taille que les autres. Elle est désormais plus large que les autres.
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La tige de réglages du manche (truss-rod)
La truss-rod, ou barre de réglage du manche, est montée sur les guitares acoustiques et électriques depuis 1922, c'est une invention d'un ingénieur de Gibson du nom Thaddeus MC hugh. Cette barre sert à régler le manche, en gros à le bomber ou à le redresser. Il faut savoir qu'avec les changements de température et d'humidité, le bois travail, mais aussi avec un simple changement de tirant de cordes. C'est pour cette raison que les guitares acoustiques et électriques sont munies de cette barre de réglage appelée «truss-rod».
La tige de métal traverse le manche de part en part sur toute la longueur de la touche. Elle se règle parfois au bout du manche (seulement si celui-ci est vissé) comme ici sur une fender Competition Mustang de 1969. Sur ces modèles de fender, ce réglage nécessite de dévisser le manche afin d'avoir accès à la vis qui est de type cruciforme. Sinon, elle se régle sur la tête de manche, parfois elle est cachée sous un cache. Sur la deuxième photo, on la voit une fois le cache retiré. Sur la troisième photo, on voit la vis qui sert à tendre la truss-rod des gibson. Cette vis necessite une clé allen, ici en forme de pipe sur la photo de droite.
Sur la photo de gauche, on voit l'accès à la vis de la truss-rod quand elle n'est pas caché, ici sur une fender stratocaster de 1974. Sur la deuxième photo, on voit le bout du manche lorsque la vis est du côté de la tête, ici le manche d'une fender telecaster deluxe de 1974. Sur la troisième photo, on voit bien la vis qui se situe ici en partie dans la touche ce qui s'appelle une touche «slab board», ici le manche d'une stratocaster de 1960. A droite, on voit la vis de réglage au bout du manche d'une guitare Parker; celle-ci est munie de trou et se tourne avec un clé allen comme avec un tourne vis.
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La truss-rod se règle soit avec un tourne-vis cruciforme (vielles Fender) soit avec une «pipe» de type clé allen (Gibson) ou alors pour la plupart des marques aujourd'hui avec une Clé allen (Ibanez, Yamaha, Cort, guitares acoustiques ...).
La marque Yamaha installe (sur certains modèles) deux barres de réglage pour pallier à une éventuelle déformation en vrille (le manche qui se torsade), et les guitares de la marque française «Vigier» en sont dépourvues; la cavité ainsi que la «truss-rod» sont ainsi remplacées par un alliage de carbone/graphite (90/10) qui ne bouge pas, le manche est alors plein.
Contrairement à ce qu'on pourrait croire, un manche n'est pas plat, il est légèrement creusé pour laisser un peu d'espace, et permettre aux cordes de vibrer sans toucher les frettes sur toutes la longueur. Il faut faire très attention quand on touche à la vis de réglage, car si on brusque trop, on peut ruiner l'instrument, il ne faut pas tourner plus que 1/8ème de tour, il est donc plus que préférable de laisser ce travail à quelqu'un de qualifié. Le bois ne bouge pas en 5 minutes, il faut donc prendre un peu de temps pour faire ce réglage.
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Jérôme Fischer - Contact: info@jerrock.com